11 octobre 2009

En hommage à Célestin Freinet

Posté par Paul dans la catégorie : Sur l'école .

freinet8 On a commémoré, dans la plus grande discrétion, au mois d’octobre, la disparition du pédagogue Célestin Freinet décédé le 8 octobre 1966 à Vence. Il faut dire que le personnage n’est guère en odeur de sainteté dans les institutions sacrées de l’Education Nationale, et ceci d’autant moins depuis que l’on a décidé que la pédagogie, de façon globale, était une tare héritée de mai 68 et que les enseignants n’étaient là que pour instruire et surtout pas pour apprendre à réfléchir… Je voudrais, à travers ces quelques souvenirs épars de ma carrière d’instituteur, lui rendre un bref hommage, car mon opinion ne se situe pas bien entendu sur la même longueur d’ondes… Je n’ai pas l’intention, en quelques paragraphes, de dire tout le bien que je pense de Freinet et des propositions pédagogiques qu’il a formulées, ni de dire tout ce que la lecture de ses écrits m’a apporté. Je me cantonnerai, de façon plus modeste, à quelques considérations basées sur mes souvenirs professionnels ; ceci d’autant plus que j’aurai certainement l’occasion de revenir sur le sujet dans les mois ou les années à venir, tant le sujet est d’importance. Je dois dire, en préambule, qu’il y a relativement peu de gens que je considère comme mes « maîtres à penser » (et surtout à « agir ») ; Célestin Freinet en fait indubitablement partie, à côté d’autres, plus ou moins célèbres. Je n’emploie pas le terme de « maître à penser » dans un sens dogmatique (cela l’aurait sans doute bien fait rigoler) mais au sens où il a été, pour moi, une aide considérable à la construction de ma propre philosophie, en me fournissant beaucoup des références qui m’ont aidé à structurer ma propre pensée. Je n’ai pas connu Freinet de son vivant puisque ma carrière d’enseignant a débuté 6 ans après sa disparition. Sur le plan strictement pédagogique, je lui dois certainement les plus beaux moments vécus dans mes différentes classes, ayant acquis, au contact de ses écrits, cette certitude qu’il faut accueillir un enfant scolarisé en tant qu’être humain et non en tant qu’élève et que l’éducation n’est pas un simple transfert plus ou moins efficace de connaissances. « L’école n’est pas le lieu où l’on apprend telle ou telle chose d’un programme défini. L’école doit être l’apprentissage de la vie. » (Freinet) Au cours des différentes tentatives que j’ai réalisées pour essayer de mettre en place les techniques suggérées par Freinet dans ma classe, j’ai compris aussi à quel point il était difficile de construire des rapports humains sur des bases autres que la simple relation d’autorité. Le « libertaire » que j’étais en théorie, a été confronté, dans des conditions pas toujours évidentes, à la mise en pratique de ses idées. Cela ne m’a pas amené à renoncer à mon idéal, mais simplement à relativiser, à apprendre le compromis, la discussion et surtout la patience !

pour-lecole-du-peuple En premier lieu, je crois que c’est à Freinet et à son mouvement de l’Ecole Moderne que je dois ma « vocation » d’enseignant (j’emploie le terme entre parenthèses car sa connotation religieuse me gène un peu : pour moi l’école n’avait rien d’un couvent et en faisant ce choix, je ne renonçais à rien..). Je suis rentré dans l’institution, non pour devenir instituteur, mais pour devenir instituteur « Freinet », au grand dam des premiers représentants de l’Education Nationale que j’ai côtoyés (Profs d’Ecole Normale, Inspecteurs ou personnages cumulant avec fierté les deux fonctions). J’avais, a priori, une certaine vision de l’école et du travail que j’allais y effectuer. Je n’avais que dix-huit ans, mais, au travers de mes multiples lectures politiques de l’époque, j’avais déjà compris que le « Grand soir » n’était au mieux qu’un déclencheur (et peut-être même une illusion) et que la société ne bougerait vraiment que lorsque ceux qui en constituaient la base possèderaient un bagage culturel minimum et la dose d’esprit critique nécessaire pour que s’exprime la volonté d’émancipation et donc de changement. A ce moment-là, je considérais en fait qu’il y avait une dialectique subtile qui devait s’instaurer entre le changement politique et le bouleversement des règles de base de l’éducation.
J’avais, et j’ai toujours en tête, la même pensée fondamentale : pour être applicable, une théorie devait reposer sur des expériences pratiques et être formulée en des termes compréhensibles par tous. Si l’emploi de termes techniques est parfois nécessaire pour énoncer un principe (je ne conteste pas aux menuisiers, aux maçons ou au psychologues le droit d’utiliser une terminologie spécifique pour désigner leurs outils ou certaines de leurs pratiques), le recours à une formulation la plus simple possible est une chose essentielle à mes yeux. Freinet est un écrivain qui exprime sa pensée avec des mots de tous les jours, et manie suffisamment bien ce langage quotidien, pour que ses propos soient compréhensibles par tous et non exclusivement par des experts surdiplômés. Ce qui m’amuse c’est que cette façon de s’exprimer, naturelle pour Freinet, est l’un des arguments utilisé par certains pour dénigrer ou caricaturer ses écrits. Pourtant, à mes yeux, lorsque le pédagogue se servait de formules comme « on ne fait pas boire un cheval qui n’a pas soif » pour exprimer l’importance de la motivation de l’apprenant dans un processus d’apprentissage, c’était clair et net. Il y a eu d’ailleurs un « complexe » chez certains enseignants et/ou chercheurs de l’Ecole Moderne dans les années 80 ; ils ont cherché à « revisiter » la pensée de Freinet et à l’expliquer avec un jargon acceptable pour les universitaires ou les experts du ministère : le résultat était assez hilarant… pour des lecteurs qui abordaient la pensée de Freinet avec le même état d’esprit que le mien.

bt-freinet Je me souviens d’un entretien avec une Inspectrice qui avait effectué une brève visite dans ma classe et voulait en savoir un peu plus sur mes motivations personnelles. C’était l’époque où, à la suite d’un bref changement des vents dominants dans les couloirs du ministère, les « méthodes actives », la « pédagogie différenciée » et autres appellations contrôlées, étaient perçues de façon plus favorable (je raconte tout cela dans les premières chroniques publiées dans ce blog, notamment « je quitte la marine à voile »). Après quelques échanges sur ce qui s’était déroulé sous ses yeux, ma supérieure hiérarchique posa la question qui la taraudait depuis un moment : « quels sont les pédagogues sur lesquels vous vous appuyez pour construire votre réflexion et asseoir vos pratiques quotidiennes ? » (c’était sans doute encore mieux formulé, mais ma mémoire me trahit !). Sans aucune hésitation, je répondis « Freinet », puis voyant l’air affligé de mon interlocutrice, je me hâtai d’ajouter le nom de Philippe Meyrieu et de quelques autres pédagogues agréés parce que plus « scientifiques » sans doute. Une étincelle s’alluma alors dans son regard, et je compris que j’avais gagné la partie, c’est à dire un brin de tranquillité pour les années à venir. J’avais déjà marqué un point, une demi-heure auparavant, lorsqu’elle avait interrogé l’une des mes élèves pour lui demander à quoi lui servait le « plan de travail » qu’elle avait sur son bureau et ce que signifiaient les croix qu’elle marquait dans certaines cases. J’avais eu un instant de frayeur car la demoiselle qu’elle avait choisi d’interroger n’était pas très bavarde et pas très dégourdie non plus. A ma grande surprise, la grande dame avait obtenu tout un laïus explicatif que j’aurais sans doute hésité à lui fournir. Les termes employés par l’élève étaient simples, directs, et montraient parfaitement qu’elle savait à quoi lui servait l’outil qu’elle avait entre les mains. Une partie du travail proposé était individualisé et mon élève abordait, à son rythme, des activités qui correspondaient à son niveau scolaire réel. Elle avait donc des efforts à fournir, mais elle était en situation de réussite et plutôt confiante dans l’avenir. La couleur « verte » de ses croix témoignait de cette situation.

expose-deleve J’ai travaillé toute ma carrière en zone rurale, mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, dans un environnement social où les enfants d’agriculteurs ne constituaient qu’une très faible partie de la population scolaire ; un milieu rural déjà péri-urbain dans les années 80 ou 90 : les parents travaillaient à l’usine, parfois assez loin de leur domicile, ou dans le secteur tertiaire. J’ai travaillé avec des enfants issus de famille souvent modestes, qui ne partaient pas en vacances et, de manière générale, quittaient très rarement leur milieu d’origine. L’une des techniques pédagogiques suggérées par Freinet pour inciter les enfants à s’intéresser au monde extérieur, à construire un nouveau réseau relationnel et surtout à élargir leur façon de penser, c’est la « correspondance scolaire ». Je dois dire que j’ai largement pratiqué ce type d’échanges et que je ne l’ai abandonné que lors de mes dernières années d’enseignement du moins sous sa forme la plus intéressante. Après avoir effectué de nombreux envois de courriers par la poste avec les élèves d’une ou plusieurs autres écoles, nous procédions à un voyage-échange, avec hébergement dans les familles : chacun était logé pendant quelques jours dans le foyer de son correspondant. Lors du voyage « retour », il y avait échange de bons procédés. Chacun pouvait ainsi découvrir, non seulement de nouveaux paysages, mais aussi des modes de vie différents en s’insérant dans un milieu à la fois proche et lointain du sien. Dans la mesure du possible bien entendu ces fiançailles temporaires se faisaient en tenant compte du caractère et des affinités de chacun et, globalement, cela se passait fort bien. Pour avoir pratiqué ce type d’expérience une vingtaine de fois, je peux vous affirmer que je n’ai jamais été confronté à des problèmes importants. Il a fallu certes déployer des trésors de diplomatie pour convaincre certaines familles du bien fondé de l’opération, mais relativement peu d’enfants restaient sur le carreau à cause du blocage de leurs parents. Pour être honnête, je dois reconnaître que ce n’était pas gagné d’avance lorsque papa « votait Le Pen » et que fiston devait aller chez des Maghrébins… La pédagogie n’étant pas un sacerdoce, je contournais en général très lâchement le problème. Les dernières années, j’ai assisté à une levée de boucliers beaucoup plus grande dans les familles. Les refus étaient de plus en plus nombreux pour des motifs qu’il serait intéressant d’étudier plus en détails : peur de l’inconnu, repli sur soi, enfants couvés, exigence de garanties, de confort, discours permanent des médias sur la pédophilie… En gros, à la fin des années 90 j’ai renoncé. Pour éviter les conflits j’ai choisi une solution « intermédiaire » : hébergement commun dans un centre de vacances pendant quelques jours… le « terrain neutre » en quelque sorte… Ce qui est amusant d’ailleurs c’est que j’ai eu plus de problèmes pendant ces séjours-là. De plus, les voyages coûtaient beaucoup plus cher : il fallait que les familles participent financièrement et j’ai eu alors des refus pour des motifs d’un ordre tout à fait différent. L’Education Nationale est venue mettre son grain de sable dans l’affaire en multipliant par 10 le volume de papiers à remplir. Certaines exigences étaient parfois (et sont toujours d’ailleurs) ubuesques : Le « bon sens commun » devait laisser place à des garanties administratives frisant la loufoquerie.

creation-collage Cette pratique de la correspondance scolaire m’a apporté quelques uns de mes plus beaux souvenirs. Tout d’abord la rencontre de collègues intéressants, de personnalités riches et imaginatives. Beaucoup abordaient leur pratique pédagogique quotidienne avec une philosophie proche de la mienne mais avec des techniques différentes. Adultes, nous échangions aussi sur nos pratiques, et notre expérience s’en trouvait enrichie et notre moral aussi. On n’était pas seul à considérer l’école avec un regard tant soit peu critique… Beaucoup d’enseignants « de gauche » se désespèrent du fait qu’un nombre important de leurs concitoyens, sans aucun esprit critique, votent pour la droite ou l’extrême droite, de façon contraire à leurs intérêts. Peu se sont interrogés sur les raisons profondes de cet état de fait : tous ces braves citoyens ne sont-ils pas tous (ou presque tous) sortis du même moule éducatif ? Cette école où on leur a enseigné la soumission, la compétition, le mépris du plus faible et l’importance de la réussite individuelle ? Certes les instits et les profs ne sont pas les seuls responsables de cet état de fait, ce serait trop simple… mais de là à se dédouaner totalement, à estimer que le modèle fourni pendant l’enfance et l’adolescence n’a pas d’incidence sur le comportement à l’âge adulte, il y a un pas que je ne franchirai certes pas ! Je cite Freinet : « On prépare la démocratie de demain par la démocratie à l’école. Un régime autoritaire à l’école ne saurait être formateur de citoyens et de démocrates. »
L’intérêt principal de la correspondance scolaire reste bien entendu de faire sortir les enfants de leur coquille. Une année, par exemple, lors d’un voyage en Bretagne, je me rappellerai toujours l’air étonné de deux ou trois de mes élèves, au bord de la mer… « J’avais posé mon pull-over sur le rocher et maintenant il est dans l’eau ! Tout trempé et pourtant personne ne l’a touché… On dirait que l’eau a changé de place… » Dix ans, Cours Moyen, découverte du phénomène des marées, alors que celui-ci a sans doute été expliqué deux ou trois fois en géographie. La lueur dans le regard de l’un d’entre-eux remplace tous les commentaires. Un autre groupe d’élèves, quelques années plus tard, dans le Cotentin, toujours la marée : on embarque sur un bateau pour se rendre sur l’île de Tatihou. Tout est normal jusqu’au moment du départ. Le moteur se met en marche, le bateau recule et commence à… rouler sur le quai. Personne n’a jamais vu ça : un bateau roulant ! Le marin le plus proche est submergé de questions et il explique gentiment que lorsque le niveau de l’eau est trop bas, le bateau roule sur le fond… Tout simplement. A charge de revanche, quelques semaines plus tard, nous montrons à nos amis de Cherbourg le fonctionnement d’une écluse sur le canal qui raccorde le Rhône au lac du Bourget. En deux temps trois mouvements c’est compris : beaucoup plus efficace que des croquis au tableau.

un-bel-arbre-de-vie Freinet avait parfaitement intégré ce processus : sortir de la classe pour découvrir la vraie vie, le milieu dans lequel se situait l’école. A l’origine, il avait expérimenté cette pratique pour des raisons qui n’étaient pas pédagogiques. Ses poumons avaient été endommagés par les gaz de combat pendant la guerre de 14/18 et il n’était pas capable de fournir l’effort suffisant pour parler pendant six ou sept heures, enfermé entre les quatre murs de sa classe. Cette donnée incontournable l’avait conduit à remettre en cause le « cours magistral », le monopole du temps de parole par l’adulte. Il avait pris l’habitude de « sortir » régulièrement avec ses élèves, l’après-midi : sciences naturelles, dessin, lecture, géographie… toutes ces activités avaient lieu dans la nature. Certes ce n’est pas toujours facile lorsque le groupe scolaire est entouré de barres d’immeubles ou de grands magasins, mais certains ont appris à s’adapter. Un sacré bonhomme ce Freinet… Anti-autoritaire convaincu, iconoclaste à souhait, il a certainement pris connaissance des autres pédagogues célèbres de cette époque : Montessori, Decroly, Robin ou Makarenko. Mais sa réflexion théorique s’est construite essentiellement à partir de sa pratique quotidienne et des nombreuses rencontres qu’il avait avec les compagnons de son mouvement. Aux yeux de l’anarchiste convaincu que j’étais, il n’avait qu’une seule tare : être resté adhérent au Parti Communiste pendant tant d’années… Sa rupture avec le stalinisme a été tardive ; ce n’est qu’en 1952 qu’il quitte le parti communiste, après avoir été victime d’une longue campagne de dénigrement et de calomnie de la part de ses anciens « camarades ». Je n’ai évoqué dans ce court billet que la correspondance scolaire et le travail individualisé, mais la pédagogie Freinet c’est aussi le texte libre, l’imprimerie à l’école, l’apprentissage de la vie coopérative… un esprit, un ensemble de techniques, plus qu’une méthode directive à suivre impérativement, point par point, une vision globale de l’éducation et de la place de l’enfant dans la société. C’était là un autre point fort de son œuvre. Beaucoup de ses ouvrages méritent d’être relus à l’heure actuelle ; certains sont difficiles à trouver malheureusement. Je terminerai mon évocation en vous donnant le lien de l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne. A partir de ce site, on peut remonter toute une série de liens et découvrir une richesse documentaire considérable offerte aux enseignants et aux éducateurs.

6 Comments so far...

zoë Says:

11 octobre 2009 at 16:45.

Merci Paul pour ce billet en hommage à Célestin. Combien d’années faudra-t-il encore pour que ses méthodes que beaucoup d’enseignants ont utilisées sans le dire, en cachette presque et plus encore depuis qu’on a mis sur le dos des pédagogies post soixante huit les déboires d’une éducation qui n’a au fond pas beaucoup bougé depuis Jules, combien d’années encore de massacre des jeunes énergies pour qu’on entende le bons sens de cet homme ? Je travaille avec les écoles (coordination d’un programme de sauvetage de jeunes fracassés de l’école). l’école ne se reconnait jamais responsable, ce sont les parents (qui ne s’occupent pas de leurs enfants, qui divorcent, qui sont eux-mêmes analphabètes etc…)
J’ai moi-même un fils qui a failli se faire rétamer par le collège. Trop rêveur, trop lent, trop etc…Il nous a fallu tenir bon, le temps qu’il finisse par avoir son bac et au final un DNAT aux Beaux Arts. Mais il lui est resté des séquelles (manque de confiance en lui). Les études internationales montrent que les élèves français sont ceux qui ont la plus mauvaise estime de soi. Quand on lit un bulletin de notes, on a tout compris.
Encore merci

Amibe_R Nard Says:

11 octobre 2009 at 18:22.

Ah Super Freinet, avec son message presque biblique : aide les autres, et le ciel t’aidera !

J’avoue que son modèle de coopération m’enchante, surtout face à la concurrence acharnée entre élèves que notre Education National met en place sous ses propos de « sélection ».

En tout cas, si tu as d’autres maîtres à penser de cet acabit, n’hésite pas à en faire part. Ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre de tel maître !

Bien Amicalement
l’Amibe_R Nard

Lavande Says:

12 octobre 2009 at 10:00.

« Les élèves français sont ceux qui ont la plus mauvaise estime de soi. » dit Zoë.
J’ai des amis qui viennent de s’installer aux Etats Unis . Leurs deux filles de 14 et 11 ans sont ravies: l’ambiance des classes est totalement différente de ce qu’elles ont « subi » ici (c’était des élèves moyennes). L’enseignant valorise systématiquement ce que l’élève est capable de faire et met en avant ses originalités ou compétences particulières, bref il « positive » comme on dit chez Carrefour, sans pour autant négliger de l’encourager à redoubler d’efforts dans les domaines où il est plus faible. Chose extraordinaire, du jamais vu pour les parents: ils les voient partir à l’école avec PLAISIR!

Paul Says:

12 octobre 2009 at 11:50.

@ Lavande : “ du jamais vu pour les parents: ils les voient partir à l’école avec PLAISIR ! »
Quelque chose de suspect en effet, et que tous les parents n’admettent pas facilement. Je me souviens de cette réaction d’une famille rencontrée quelques jours après la rentrée : « qu’est-ce que c’est bien, cette année, il est content d’aller à l’école ! ». Les mêmes, quelques semaines plus tard : « mais il travaille vraiment en classe ? Quand il veut bien raconter quelque chose, il dit que c’était vraiment bien et qu’il s’est beaucoup amusé… A la tête qu’il fait, nous on a l’impression qu’il ne fait rien du tout… Ça nous inquiète vraiment ! »
Et pourtant, si les parents savaient… Comme l’a dit Freinet, je cite approximativement : le travail est l’activité fondamentale des enfants. Ils adorent ça tant qu’on ne les en a pas dégoûtés. Non les tâches répétitives et dépourvues d’intérêt de la scholastique, mais le labeur entrepris dans l’élan commun, le désir de création, de recherche, l’épanouissement de la curiosité… Un truc dans ce genre. Je paraphrase sans trop déformer je pense.
Incapables de se fixer longtemps sur une tâche ? Moi j’en ai connu qui dépassaient largement la dose légale admissible de temps passé sur une activité. Il n’en reste pas moins que ces dernières années les consoles de jeu sont devenues plus attractives que les cours d’anglais, mais ceci est un autre débat.

Leirn Says:

12 octobre 2009 at 16:56.

Mon meilleur souvenir de classe, c’est un CE1-CE2 avec une instit Freinet. L’année suivante, j’ai eu un maître qui tapait les enfants.
Il y a 2 ans, j’étais jury à la soutenance d’un mémoire d’une étudiante sur les pédagogies actives. Elle nous racontait avec enthousiasme comment ça se passait bien en classe. En conclusion, elle a voulu poser une question au jury : « pourquoi on ne le fait pas dans toutes les classes ? » On s’est regardé avec ma collègue et on lui a dit : « Nous aussi, on se le demande… »

la Mère Castor Says:

12 octobre 2009 at 19:14.

Ah les BT, quand j’en trouve une pile sur une brocante, je me régale à les feuilleter, et j’en rapporte toujours quelques uns à la maison.

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