19 janvier 2009

D’une recherche dans un domaine… à une découverte dans un autre !

Posté par Paul dans la catégorie : Espagne révolutionnaire 1936-39; Histoire locale, nationale, internationale : pages de mémoire; tranches de vie locale .

refugies-espagnols Le camp d’internement d’Arandon (Isère) en 1939

Avant d’aborder ce qui va être le sujet propre de cette chronique, je voudrais vous raconter dans quelles circonstances j’ai été amené à m’y intéresser. Le cheminement est assez simple mais le résultat m’a plutôt surpris. L’article « tranche de vie rurale » publié le 12 janvier est le résultat d’un travail de recherche relativement long dans les archives familiales ainsi que dans diverses revues et études sur l’histoire régionale. Pour vérifier certaines de mes informations, j’ai terminé en faisant une recherche sur « Google » concernant le village d’Arandon dans les temps anciens, et j’ai fini par découvrir que ce village a hébergé un camp d’internement avant et pendant la deuxième guerre mondiale, pour les réfugiés espagnols dans un premier temps, mais aussi pour les citoyens autrichiens et allemands jugés indésirables (beaucoup de juifs parmi eux) et sans doute pour divers autres prisonniers (politiques, résistants) avant leur transfert dans d’autres lieux. Rien d’étonnant à tout cela me direz vous ; de tels lieux tristement célèbres ont existé ailleurs en France. Certes, mais ce qui me surprend c’est « l’amnésie » quasi totale concernant ce lieu d’enfermement aussi bien du côté de la mémoire des « anciens » que de celle de l’administration française. Il se trouve que j’habite la région depuis plus de trente ans et que l’histoire locale ne m’est pas indifférente : je n’ai jamais entendu parler de ce camp (ainsi que d’autres situés en Isère), alors que le village d’Arandon se trouve à une dizaine de kilomètres de la maison. Je m’intéresse par ailleurs beaucoup aussi à ce triste préliminaire à la seconde guerre mondiale qu’a été la révolution espagnole de 1936 à 1939. La destinée tragique des Républicains réfugiés en France commence à être un peu connue, notamment à travers l’histoire qui a pu être dressée des camps de Saint Cyprien, Le Vernet, Rivesaltes, Barcarès, Septfonds, en grande partie grâce aux souvenirs de ceux qui ont eu le triste privilège d’y séjourner… La situation des quelques 465 000 exilés, civils ou militaires, qui ont transité par ces lieux d’enfermement a été – on le sait maintenant – absolument sordide. Le terme de camp de concentration, employé à l’époque par les autorités françaises, semble avoir été assez bien choisi, vu le dénuement total des prisonniers et les taux de mortalité et de maladie phénoménaux qui y règnaient.

groupe-refugies Vu le nombre considérable d’exilés cherchant à échapper à la barbarie franquiste, il faut très vite trouver un moyen de « soulager » les départements du Sud et du Sud-Ouest de cette lourde charge. Le gouvernement français de l’époque charge les préfets, dans chaque département, de trouver des solutions pour « héberger » un certain « quota » de ces étrangers totalement indésirables (le discours des autorités à ce sujet fait preuve d’une hypocrisie et d’une duplicité écœurantes). La préfecture de l’Isère fait partie des structures « d’accueil » concernées. Une première vague de réfugiés, relativement peu nombreuse, arrive au milieu de l’année 1937. Les conditions dans lesquelles ils sont traités sont à peu près correctes en Isère. Une deuxième vague est transférée à Grenoble en janvier 1939 : cette fois, ils sont plus de deux mille, hommes, femmes et enfants à arriver dans des trains spéciaux, étroitement surveillés. Cette arrivée est consécutive à l’ultime épisode de la guerre civile espagnole : l’invasion de la Catalogne par les troupes fascistes. Dans un premier temps, les « indésirables » sont regroupés au Palais de la Houille Blanche, parc Paul Mistral. Les conditions de détention y sont insupportables et de nombreux décès sont enregistrés parmi les réfugiés. En juin 1939 une bonne partie des Républicains (dont un nombre important de miliciens) sont transférés dans un camp nouveau ouvert sur la commune d’Arandon, à 75 km de Grenoble. Les autorités procèdent également à un certain nombre de rapatriements forcés vers l’Espagne (et les geôles franquistes). Les partants de ce premier contingent sont soi-disant « volontaires », et il s’agit essentiellement de « civils ». Comme je l’ai dit plus haut, l’attitude du gouvernement français est des plus équivoques : d’une part les internés, jugés très politisés, donc « contagieux » et dangereux sont traités avec la plus grande méfiance, d’autre part, à partir de la déclaration de guerre à l’Allemagne, le besoin de main d’œuvre se fait ressentir et du coup l’administration s’intéresse à cette force de travail inoccupée. On veut bien en embaucher un certain nombre, mais il n’est pas question – horreur ! – d’armer ces guérilleros révolutionnaires et de les incorporer dans les troupes régulières ! Il n’y a par ailleurs aucun budget digne de ce nom attribué pour aider à la gestion des « lieux d’enfermement ». Le résultat est une véritable catastrophe sanitaire un peu partout dans les camps. L’Isère n’échappe pas à la règle ; le journal « la voix du peuple » déclare à cette période : « on a déshonoré la République à Grenoble ».

cimetiereespagnol Se retrouvent enfermés à Arandon un certain nombre de militants qui joueront, par la suite, un rôle important dans la Résistance. Mais à part ça, on sait relativement peu de choses sur le fonctionnement de ces centres d’internement qui étaient gérés par l’Armée, surtout après le départ des Républicains. Nombre d’archives ont été détruites lors de l’avancée allemande, mais la défaite française n’est pas la seule cause de cette épuration des dossiers. Il est fort probable qu’il s’est passé, à l’intérieur de ces camps (8 en tout dans le département, dont un à St Savin, un autre village proche de mon domicile) des choses à propos desquelles certains ne souhaitaient pas qu’il reste trop de traces (en particulier dans les années qui ont suivi la Libération). Beaucoup de juifs allemands et autrichiens (au moins quatre cents) furent rassemblés à leur tour au camp d’Arandon qui était considéré comme l’un des plus durs du département. Il semble qu’un tri ait été effectué au camp du Chambaran entre les « politiques » d’une part et les juifs d’autre part. A Arandon, ce sont ces derniers qui prirent la place des premiers occupants. Les Républicains avaient été soit rapatriés à leur tour en Espagne (certains via le Maroc), soit intégrés dans les CTE (Compagnies de Travailleurs Etrangers). Si un certain nombre de sites consacrés à la Résistance ou à la déportation mentionnent ce camp, la documentation disponible se résume à bien peu de choses : aucune info détaillée sur le site du Musée de la Résistance à Grenoble, ou sur celui de l’AJPN (« Anonymes, Justes et Persécutés durant la Période Nazie ») qui a pourtant entrepris une étude exhaustive de ce genre de lieux. En ce qui concerne les réfugiés Républicains espagnols en Isère, un gros travail de documentation a été réalisé dans le cadre d’un mémoire de Master de Sciences Humaines par Géraldine Andreo, mais le volumineux dossier ne comporte que peu d’éléments sur le fonctionnement du camp d’Arandon.

memoire-retrouvee La lecture de ce mémoire est cependant très intéressante. On y apprend, entre autres, le manque total de collaboration des collectivités locales du Nord Isère à l’initiative préfectorale de répartition des réfugiés. Comme je le disais plus haut, les Espagnols font peur… Dès juillet 1937, la préfecture de l’Isère va entreprendre un recensement des locaux disponibles dans le département. Les résultats de cette enquête vont être bien utiles, en 1939, lorsqu’il s’agit de faire front à la plus grosse vague d’immigrants forcés. Dès le départ, nous apprend le document, les maires du Nord-Isère refusent totalement de s’impliquer : celui de Bourgoin-Jallieu s’oppose avec virulence à l’envoi de réfugiés sur le territoire de sa commune : il craint que cela cause des troubles dans ces communes paisibles. En janvier 1939, on note également le refus des maires de Vienne et de St Marcellin (ce dernier refuse même l’accueil dans la prison !). Si j’insiste sur ce point c’est parce que l’on a souvent tendance à dénoncer la façon d’agir des hauts responsables administratifs dans ce genre de situation, alors que les agissements des notables ne sont guère brillants sur le plan local également. Les comportements n’ont pas beaucoup évolué ces dernières années d’ailleurs ! Face aux refus successifs des communes, c’est finalement une usine désaffectée (Vialle) située à Arandon, qui est choisie pour « désengorger » le parc Paul Mistral de Grenoble, malgré, à nouveau, l’opposition virulente des maires du canton de Morestel. Le préfet argumente en précisant que les réfugiés seront enfermés, que les communes n’auront à supporter aucune charge, voire même que les commerces locaux bénéficieront de l’opération, car les denrées et les fournitures nécessaires à l’aménagement du camp seront achetées sur place. Le maire d’Arandon, propriétaire de l’usine, donne finalement son accord à l’opération et accepte de louer ses locaux. Quelques bâtiments seront utilisés, et, comme le terrain est vaste, des baraquements complémentaires seront rajoutés par l’administration. Géraldine Andréo détaille ensuite, dans son mémoire, les conditions financières de la location et de l’aménagement, mais elle précise aussi que les fonds disponibles sont insuffisants pour réaliser le projet tel qu’il a été conçu. Si elle parle en détails de la situation des réfugiés à Grenoble, elle reconnaît que pratiquement aucune information n’est disponible au sujet des conditions de vie dans les camps du Nord-Isère.

freinet_la-gerbe Les Républicains espagnols n’ont été ni les premiers, ni les derniers, dans l’histoire, à s’entasser dans des camps d’internement offrant des conditions de vie aussi déplorables. Les déplacements forcés de population sont devenus monnaie courante, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique… Ce sont là les dommages dits « collatéraux » des conflits qui se multiplient. Si la mémoire de la Shoah a été bien entretenue, et même utilisée comme « excuse » pour d’autres déportations, d’autres massacres, certains épisodes de notre histoire ont bien du mal à conserver une place dans la mémoire collective. Si d’autres pays examinent de façon critique et sans trop de pudeur le comportement de leurs dirigeants dans les périodes antérieures de leur histoire, la pilule est encore difficile à avaler pour les Français, qui préfèrent garder intacte la vision « image d’Epinal » de leur passé. Le temps passe cependant et, peu à peu, les archives s’ouvrent aux historiens et la dure réalité des faits est mise en lumière (tamisée). La politique des gouvernements successifs de la France à l’égard des réfugiés ou des colonies, la collaboration active (ou passive) d’un certain nombre de citoyens aux objectifs de destruction du Parti Nazi… commencent à être analysées de façon plus approfondie. Mais il semble que certains n’aient pas tiré les leçons de ce que nous enseigne ce triste passé. Nos « modernes » centres de rétention, en France métropolitaine, ou bien outremer, rappellent de bien sinistres époques.

Notes. Les principales sources utilisées pour cette chronique sont : le mémoire de Géraldine Andréo, un texte d’Henri Mora intitulé « les vérités qui dérangent parcourent des chemins difficiles » (www.piecesetmaindoeuvre.com), un article de David Demange, intitulé « l’exil des Républicains espagnols en Isère », paru dans la revue « Ecarts d’identité », un compte-rendu de l’exposition « le train s’arrêta à Grenoble » organisée par le Musée de la Résistance. Les clichés photographiques ne se rapportent pas au camp d’Arandon mais à d’autres camps de concentration français où furent enfermés les Républicains. Le cimetière est celui du camp tristement célèbre de Septfonds. Le mouvement Freinet (Ecole Moderne) s’impliqua largement dans l’accueil des réfugiés espagnols, femmes et enfants en particulier. Plusieurs publications dont ce numéro de la Gerbe enfantine (moisson de textes libres) évoquèrent les atrocités commises en Espagne. De nombreux livres ont été publiés sur l’exil, mais ils font souvent l’objet d’une diffusion confidentielle (petits éditeurs).
Cet article comporte une suite qui a été publiée le 20 janvier 2010.

29 Comments so far...

Clopin Says:

21 janvier 2009 at 14:39.

Cette histoire me rappelle mon dernier passage en octobre 2008 à Montreuil-Bellay (41) ou se trouvait le camp de concentration des tziganes français. A l’entrée du bled, près de la voie de chemin de fer, parmi les moutons, des marches en béton parsemées dans un champ : ce qui reste des baraquements debout jusque dans les années 60. J’avais vu un reportage sur Arte : pendant la guerre les habitants endimanchés de Montreuil-Bellay venaient se promener à l’orée des barbelés comme on se pressait à l’exposition universelle voir le grand-père de Carembeu. Certains se faisaient lire les lignes de la main à travers les grillages…
Et bien à ma connaissance, aucune plaque ne signale cet endroit de mémoire…

Clopin Says:

21 janvier 2009 at 14:44.

J’aurais dû me renseigner avant d’écrire ci-dessus. Faut aller voir là : http://memoire.du.camp.free.fr/

Paul Says:

21 janvier 2009 at 17:58.

Le lien est très intéressant d’autant que l’extermination des Tziganes elle est un peu passée à la trappe elle aussi dans la mémoire collective. Pour le camp d’Arandon, rien, pas un site, pas une association. Je continue mes recherches pour voir si par hasard il resterait quelques témoignages écrits ou photographiques sur le sujet. Je n’ai trouvé pour l’instant que deux mauvais clichés, genre impression de négatif, c’est tout…

Lavande Says:

26 janvier 2009 at 10:41.

Je suis assez stupéfaite effectivement de voir que maman qui était donc de la région immédiate n’a jamais parlé de ça, alors qu’elle m’a parlé de la période de la guerre à Grenoble et que pour elle ce n’était pas du tout un sujet tabou.
Même si à cette époque-là ses parents habitaient Crémieu et non le Charbinat, c’est quand même pas très loin. De plus elle avait de la famille (avec qui elle avait des liens forts) à Arandon.

carmen sanchez Says:

25 mars 2009 at 23:51.

Existe-t-il une liste des réfugiés espagnols qui ont été interné dans le departement de l’Isère ?
Merci

Paul Says:

26 mars 2009 at 08:48.

A ce stade de mes recherches, je n’en ai pas connaissance. Mais les archives sont beaucoup plus importantes concernant le camp d’Arandon dans sa première période d’utilisation, c’est à dire lorsque ce sont les réfugiés espagnols qui ont été internés, que pour la suite de la guerre, période pour laquelle beaucoup de documents ont été détruits, sans doute parce que jugés compromettants.

carmen sanchez Says:

16 mai 2009 at 18:28.

Ma maman (81 ans) a été internée au camp d’Arandon et se souvient qu’elle allait parfois manger chez des familles françaises d’Arandon. L’une d’entre-elles avait voulu l’adopter.
Je remercie ces familles d’avoir procuré un peu de bonheur à ma maman qui avait 8 ans à cette époque

Paul Says:

16 mai 2009 at 20:42.

Merci beaucoup Carmen pour ce message qui m’a profondément ému. Depuis l’écriture de cette chronique, j’ai décidé de poursuivre ma recherche et de trouver un maximum de documents sur ce camp d’internement, trouvant profondément injuste qu’un tel lieu échappe à la mémoire collective. J’ai connu plusieurs exilés espagnols autrefois et tous m’ont raconté la détresse qui était la leur lorsqu’ils sont arrivés en France, les difficultés auxquelles ils ont dû faire face, mais aussi la chaleur humaine qui leur a été procurée par certains. Heureusement que, comme à toutes époques, il y a eu des gens généreux qui n’ont pas été aveuglés par leur égoïsme ou leur obscurantisme. Je pense publier un jour une deuxième partie ou bien une version plus longue de cette chronique. J’y travaille. Sur les conseils d’un autre lecteur j’ai lu également le livre « Et ils partirent pour la guerre » de David Vogel. Ce livre, autobiographique, raconte l’internement au camp d’Arandon puis à celui de Loriol, dans la Drôme, d’un juif autrichien, réfugié en France, et arrêté en tant qu’étranger au moment de la déclaration de guerre. il a remplacé, avec quelques centaines d’autres « internés », les républicains espagnols qui avaient quitté Arandon. Encore une fois, merci pour le témoignage !

carmen sanchez Says:

17 mai 2009 at 13:25.

Merci pour l’info du livre, je vais faire le nécessaire pour l’acheter. Surtout n’oubliez pas de m’informer dès la parution de votre deuxième partie. Existe-t-il des photos sur le camp d’Arandon ? Voici mon email carmensanchez59@hotmail.com
Cordialement,
Carmen

Paul Says:

17 mai 2009 at 18:18.

Je pense qu’il faut chercher chez les bouquinistes, je ne suis pas sûr que le livre soit encore diffusé en librairie…

carmen sanchez Says:

19 mai 2009 at 09:30.

Dans le courant de novembre 2OO9, le Musée de la Résitance va organiser une exposition sur le sujet. Bonne journée
Carmen

Paul Says:

19 mai 2009 at 10:14.

A nouveau merci, pour ce complément d’informations.

Janine Says:

18 octobre 2009 at 10:54.

Bonjour, Dans le même genre le camp d’Anglet près de Biarritz où ont été internés ma grand mère, mon père et ma tante. Je suis allée à Anglet, personne ne sait qu’il y avait un camp, pourtant il a existé sur le site de l’hyppodrome.
En effet petit à petit les enfants et petits enfants de réfugiés recherchent toutes les infos concernant l’internement de leur famille et on découvre beaucoup de choses oubliés volontairement ou non.
Amicalement. Janine

Paul Says:

20 octobre 2009 at 19:32.

Merci beaucoup pour votre message. Je pense que, sur ce blog, on aura l’occasion de reparler de la façon dont les Républicains espagnols réfugiés furent traités en France, mais aussi de leur implication dans la Résistance ou de ce que sont devenus ceux qui ont émigrés sous d’autres cieux. La Révolution de 1936 était porteuse de trop d’espoirs et de riches projets pour qu’on l’enterre comme cela. De plus, c’est un sujet qui me tient à cœur pour de multiples raisons, les motifs politiques n’étant pas les moindres.

Lhoumeau Says:

20 octobre 2009 at 22:50.

Paul écrit « aucune info détaillée sur le site du Musée de la Résistance à Grenoble, ou sur celui de l’AJPN ». Oui, nous travaillons, mais à deux c’est long. nous nous sommes attelé à une grosse tâche, d’abord les 36000 et quelques communes de France, les trop nombreux lieux d’internement, les lieux de sauvetage…
Nous y arriverons, mais laissez-nous du temps, ou alors apportez de l’eau au moulin, il est ouvert, vous êtes le bienvenu.

Paul Says:

21 octobre 2009 at 09:37.

Surtout ne pas prendre ces propos pour une critique et encore moins pour une tentative quelconque de dénigrer le travail effectué par quelques personnes. Je sais très bien dans quelles conditions ce travail est effectué, et surtout avec quels moyens. Ce que je fais remarquer simplement c’est qu’il s’agit d’événements de notre histoire qui sont, dans l’ensemble, encore parfaitement occultés. Il est regrettable qu’un travail d’enquête systématique n’ait pas été effectué à l’époque où un nombre important de témoins des faits et des lieux étaient encore vivants. Il y a derrière tout cela une volonté politique assez claire de maintenir dans l’ombre certains passages peu glorieux de notre histoire. Le champ d’investigation offert au chercheur est suffisamment vaste pour que l’on puisse lui reprocher de ne pas avoir porté attention à tel ou tel fait, à un moment donné. Ce que j’espère c’est que ce travail de mémoire se fera peu à peu, ne serait ce que par respect pour les fils et les filles de ceux qui ont grandi sur notre territoire, et par admiration de ce que les Républicains espagnols ont tenté de réaliser.
Quant à apporter ma propre contribution à ces travaux, je n’aurai pas cette prétention. Je ne suis pas historien et j’effectue, à mon niveau, un simple travail de « journalisme » historique : je fais de la compilation plus que de la recherche. Ce qui me fait plaisir c’est que les propos que j’ai tenu sur ce blog m’ont permis et me permettent de plus en plus, de rencontrer grand nombre de personnes intéressantes. Remettre une question sur le devant de la scène est peut être un moyen de faire progresser les recherches, d’inciter les gens à communiquer sur un sujet. Je n’en sais rien, mais si ma démarche pouvait faire avancer un peu les choses, j’en serais particulièrement fier, ne serait-ce qu’en hommage aux camarades espagnols que j’ai connus il y a une bonne trentaine d’années…
Merci à vous pour votre intervention.

carmen sanchez Says:

20 novembre 2009 at 19:14.

Je suis toujours à la recherche d’une photo du camp d’Arandon ou de l’usine Vialle, à croire qu’il n’a jamais existé! L’emplacement existe-t-il toujours ? Je remercie toutes personnes qui pourraient m’aider

Paul Says:

21 novembre 2009 at 08:36.

Je m’intéresse toujours à ce dossier, mais les documents se font de plus en plus rares. Il n’y a aucune trace visible du camp sur le terrain, à ma connaissance. Seule une photographie aérienne permettrait d’en déterminer les limites approximatives. Je crois qu’une association de déportés a réalisé ce travail il y a quelques années, mais je n’ai plus les coordonnées du site sur lequel cette information était mentionnée. Je compte faire une mise à jour de mon article pendant l’hiver en rajoutant les données nouvelles que je possède. Je vous tiendrai au courant si j’arrive à des résultats plus concrets en matière photographique. Merci pour votre intérêt…

Sandrine Says:

28 décembre 2009 at 20:46.

Mes grands parents ont eux aussi connus les camps à leur arrivée en France. Je suis une habitante d’Arandon et je viens de découvrir l’existence d’un camp sur ma commune via votre article. Avez vous dejà pu parlé à des personnes agées de la commune pour retrouver des informations sur ce camp ?

Paul Says:

29 décembre 2009 at 08:06.

@ Sandrine – Non, je n’ai pas encore eu le temps de me livrer à une enquête « sur le terrain », mais vu le nombre de personnes intéressées par le dossier, je compte bien le faire en 2010 et prolonger mon travail. Les éléments que j’ai pu rassembler depuis notamment avec l’aide du site « les giménologues » me permettent déjà de reprendre ma première chronique et de l’étoffer un peu plus solidement. Je vous remercie pour votre intérêt !

Christèle Says:

18 janvier 2010 at 14:24.

Je suis à la recherche de personnes qui pourraient venir parler de cette période, soit en tant qu’historien ou simple connaisseur compétent de cette situation des camps d’internement dans notre région, (Arandon est très proche de nous aussi, et je découvre avec stupeur l’existence de ce camp. je suis pourtant dans la région depuis 12 ans) ou témoin (fils ou fille de..aussi). C’est dans un cadre scolaire. je serai prête à donner plus d’explications si je peux avoir un contact intéressé par la démarche. Je rejoins donc l’interrogation de Sandrine, s’il y a des personnes concernées sur la commune ou les communes environnantes. merci d’avance !

carmen sanchez Says:

18 janvier 2010 at 20:03.

Pour Christèle,
Ma grand-mère (réfugiée espagnole) a été internée à Arandon avec ses 6 enfants.
J’avais écrit à la Mairie mais n’ai jamais reçu de réponse. Quels renseignement voulez-vous sur Arandon ? Moi, j’ai juste le témoignage de ma maman (81 ans)

carmen sanchez Says:

18 janvier 2010 at 20:06.

Pour Sandrine,
Le camp d’Arandon se trouvait aux usines Vialle

Christèle Says:

21 janvier 2010 at 08:00.

Pour Carmen
je cherche quelqu’un qui pourrait venir témoigner de cette période. les personnes qui ont été directement touchées sont très âgées maintenant, c’est pourquoi je pensais plutôt à des personnes qui auraient pu recevoir leur témoignage, pu étudier cette période et qui pourraient donc en parler devant des lycéens. Je travaille avec des élèves sur un roman qui parle de cette période et il me semblait important qu’ils bénéficient de ces témoignages.
Carmen , si ta maman peut venir, nous l’accueillerons avec plaisir.

carmen sanchez Says:

21 janvier 2010 at 10:38.

Christèle,
Malheureusement ma maman âgée de 81 ans et habitant l’Espagne ne pourra pas se déplacer. Croyez bien que c’est avec regret. Elle est très touchée de savoir que certaines personnes s’intéressent à cette période. Merci à vous pour ce que vous faites.

Christèle Says:

23 janvier 2010 at 21:14.

pour Carmen,
et vous-même ? seriez-vous en mesure de vous faire relais de ce témoignage ?
Je continue à chercher par ailleurs.

carmen sanchez Says:

24 janvier 2010 at 01:00.

pour Christèle,
voici mon e mail : carmensanchez59@hotmail.com afin que vous me donniez plus de détails (lieu et date). Je pars ce lundi en Espagne (chez ma maman) donc si vous avez des questions à lui poser envoyez-les moi.

coudray Says:

17 mai 2010 at 12:17.

bonjour a tous
je suis a la recherhce de j cabanillas qui aurais sejourne dans la drome jusqu en aout ou septembre 1941 j ai un document de la prefecture de la drome qui atteste de son depart pourpour un retour en espagne pouvez vous m aider
pascal

Paul Says:

19 mai 2010 at 06:50.

@ Coudray – J’espère que vous obtiendrez une réponse ou une amorce de piste parmi les lecteurs/trices de ce blog, mais je n’en suis pas sûr. Je vous conseille de vous adresser à un site spécialisé. Je pense en particulier à
« Espagne au cœur » –> http://espana36.site.voila.fr/
« Retirada » –> http://www.retirada.fr/
ou encore « Los de la Sierra » –> http://losdelasierra.info/
Sur ce dernier site, deux Cabanillas, sont mentionnés, mais prénoms et histoire personnelle ne correspondent pas.
Visiblement, un intense travail de recherche se poursuit actuellement sur tous ces « oubliés » de la mémoire.
Cordialement, Paul.

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