11 juin 2008

Adieu Monsieur Bush

Posté par Paul dans la catégorie : Humeur du jour; Vive la Politique .

J’ai jeté un coup d’œil aux actualités du jour sur l’étrange lucarne hier soir. Il paraît que Monsieur Bush fait sa tournée d’adieu des capitales européennes : la dernière parade d’un clown triste et méprisable. Nous ne souhaitons pas vous revoir, Monsieur le Président, ni en tenue d’apparat, ni en costume de touriste comme vous l’avez suggéré lors de votre allocution en Slovénie (ce pays dont vous ignoriez même l’existence il y a peu). D’ici quelques temps, vous disparaitrez à jamais dans les poubelles de l’histoire et c’est tant mieux. Nous ne regretterons pas vos sourires grimaçants de triomphe lorsque vos bombardiers rentrent de mission les ailes couvertes du sang des populations civiles dont vous avez fait si peu de cas pendant votre trop long règne. Nous ne regretterons ni votre arrogance criminelle à l’égard des Pays en Voie de de Développement, ni votre mépris pour la population de plus en plus misérable que vous foulez de vos pieds sur votre propre territoire. Les traces de pas que vous aurez laissées sur notre planète sont des fondrières remplies de pétrole et de sang, et nous aurons, certes, bien du mal à les effacer. Nous vous souhaitons bon vent pour continuer, un jour, votre croisade contre les forces du Mal dans l’au-delà. Votre disparition définitive, qu’elle survienne demain ou dans vingt ans, nous indiffère totalement. Ce que nous voudrions simplement c’est que vous n’ayez plus la capacité de nuisance qui a été la vôtre pendant ces dix dernières années.

Digne représentant du « clan » Bush, vous n’avez rien fait pour redorer l’image bien ternie d’une famille de barons du pétrole, engluée dans les affaires les plus sordides depuis des décennies. Dans leur livre « George Bush : une biographie non autorisée », les auteurs, Webster G. Tarpley & Anton Chaitkin, montrent de quelle manière votre grand-père, Prescott Bush, a soutenu l’élection d’Adolf Hitler et collaboré avec le régime nazi jusqu’en Octobre 1942, date à laquelle le gouvernement américain a dû saisir les valeurs qu’il détenait au sein de l’Union Banking Corporation, en vertu de la loi sur « le commerce avec l’ennemi ». En novembre, ce sont les avoirs de la Silesian-American corporation, une autre officine dirigée par Prescott Bush, qui sont saisis, toujours pour les mêmes raisons… Fritz Thyssen, l’un des principaux « financiers » du parti nazi dans les années trente entretenait des relations plus que privilégiées avec l’Union Banking Corporation. Ces liens étroits ont permis le transfert entre les Etats-Unis et l’Allemagne, de fonds importants qui ont servi à bâtir l’industrie de guerre outre-Rhin… On ne peut pas dire que l’image du grand-père soit bien reluisante et l’on peut être surpris par le fait que le fils et le petit-fils soient d’ardents défenseurs de l’Etat d’Israël ! Dire que Prescott Bush n’était pas le seul homme d’affaire américain à soutenir le nazisme (Hitler vénérait, paraît-il, Henri Ford) n’améliore en rien son cas.

Bush père ne finance plus le parti nazi mais se distingue sur la scène internationale en facilitant la mainmise des lobbies pétroliers et militaristes sur la politique intérieure et extérieure de la Maison Blanche. Il laissera sa marque dans les livres d’histoire comme étant le chef d’Etat qui a déclenché la première guerre du Golfe. Dans la mémoire des peuples, il sera surtout le responsable du massacre de milliers de civils. Le blocus qu’il va imposer à l’Irak pendant des années a causé la mort de centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui n’étaient en rien responsables des exactions de leur Prince – lequel Prince avait, en son temps, été largement soutenu par ceux qui, en 1991, frappèrent son pays avec la précision chirurgicale d’un boucher armé d’une machette. Cette opération fut en tout cas pleinement profitable sur le plan financier pour le clan Bush et ses alliés. Le père avait également réussi, contrairement au fils, son coup de force sur le plan diplomatique, en obtenant le feu vert de l’ONU et en impliquant un bon nombre de pays, dont le nôtre, dans son coup de force. L’œuvre sociale et écologique de Georges Bush père tient en peu de mots : exploitation, misère et dévastation. Il faudra attendre le règne du fils pour connaître encore pire, avec en plus une dose de cynisme et une capacité à mentir encore jamais atteintes dans la famille.

L’actuel George Bush s’est distingué par ses positions dans un certain nombre de dossiers importants. Quelques exemples, dans le domaine de l’écologie d’abord, sur le plan de la politique économique puis sur la scène internationale ensuite :
– retrait du processus de Kyoto ; notre digne représentant des lobbies pétroliers estime, en résumé, le le problème du réchauffement climatique est un faux problème et que de toute façon, les USA n’en portent pas la responsabilité…
– adoption de lois permettant l’exploitation des ressources naturelles dans le sous-sol des forêts et des parcs naturels…
– augmentation de façon spectaculaire des budgets liés au dépenses d’armement, au détriment d’autres budgets fédéraux.
– les attentats du 11 septembre et le cortège d’affirmations officielles mensongères qui ont suivi, lui permettent d’engager une guerre contre les Talibans en Afghanistan, puis une nouvelle expédition meurtrière en Irak, pour laquelle, cette fois, il n’aura pas la caution de l’ONU. Il faudra bien du temps pour démêler le vrai du faux dans cette affaire du World Trade Center, et faire la part réelle des responsabilités attribuées à divers acteurs visibles ou invisibles…

Une rubrique pré-nécrologique bien brève par rapport à tout ce qu’il y aurait à dire. Un tel comportement sur les scènes nationale et internationale ne peut amener les citoyens de la Terre qu’à souhaiter un changement rapide de politique, et à espérer que les prochaines élections aux US ne seront pas l’occasion de tomber de Charybde en Scylla. Il y a beaucoup à perdre avec Mc Cain et peu à gagner avec Obama. Le soutien inconditionnel que ce dernier se prépare à apporter à la politique du gouvernement israélien n’améliorera pas la situation au Moyen Orient. La seule chose que l’on peut espérer c’est un retrait progressif (au moins apparent) d’Irak et d’Afghanistan, avec tout le cortège de chaos qui l’accompagnera. Une grosse incertitude demeure par rapport à l’Iran : l’ardeur des va-t-en guerre, les « faucons » de la Maison Blanche, est telle que Monsieur Bush, qui n’en est plus à un exploit près, pourrait bien appuyer sur le bouton rouge (ou aider son allié de Tel Aviv à le faire) pour mettre son successeur devant le fait accompli. Les bruits de bottes, les rumeurs, et les bouleversements survenus dans l’Etat-major US ne sont pas faits pour rassurer.

NDLR : Outre la biographie indiquée dans le second paragraphe, si ce dossier USA-Allemagne nazie vous intéresse, vous pouvez lire également « Le mythe de la bonne guerre » de Jacques R. Pauwels, aux éditions Aden, ou bien l’ouvrage de Jean Ziegler, « La Suisse, l’or et les morts » au Seuil.

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