14 avril 2012

Croiser le chemin d’un livre…

Posté par Paul dans la catégorie : Des livres et moi; l'alambic culturel .

Chronique dédiée à toutes celles et tous ceux qui m’ont donné le goût de lire, encore et encore…

 Je regarde les livres sagement rangés sur une étagère au hasard de notre bibliothèque et ça me laisse songeur. Il y a là de grands classiques (du militantisme entre autre) mais aussi des visiteurs plus ou moins farfelus. Certains de ces ouvrages sont encore des petits nouveaux et viennent juste de débarquer dans le coin ; d’autres sont là depuis plusieurs décennies (eh oui, mon gars, ça ne te rajeunit pas !). Comment sont-ils arrivés là ? Pourquoi celui-ci et pas un autre ? Parcourir les rayonnages d’une bibliothèque c’est un peu comme feuilleter un album de voyages. Beaucoup de livres ont leur propre histoire, ou tout au moins des souvenirs qui s’attachent à la manière dont on se les est appropriés. Impossible de tout mémoriser, cette chronique se réfère plutôt à des découvertes récentes ou à d’anciennes trouvailles qui m’ont quelque peu marqué… Ma mémoire a perdu la fiche d’état-civil de certains de ces visiteurs.
Lire, voyager… Partir à la rencontre des livres c’est un peu comme cheminer en montagne… On a une petite idée de l’itinéraire, un but à atteindre, mais il se trouve que le petit sentier, là, sur la droite présente une particularité qui donne envie de faire quelques pas et, du coup, on joue à l’explorateur. Parfois on découvre effectivement un nouveau parcours, parfois il s’agit tout simplement d’une boucle, d’une dérivation plus ou moins longue, puis on revient au chemin que l’on a balisé depuis quelques temps déjà. C’est un peu ça l’histoire de ma rencontre avec certains titres ou certains auteurs. Des raisons futiles que l’on élève au cas de force majeur, des motifs sérieux que l’on tourne en dérision… Qu’est-ce qui peut bien amener le lecteur impénitent – mais parfois un peu blasé – à choisir un nouveau livre ? Inventaire désordonné à la charbinoise et sûrement bien incomplet…

  Le titre
La musique des mots dans un titre. Raison futile ? Je ne crois pas. Sûrement pas une raison exclusive mais une forte incitation tout au moins. Je sais que ça a joué, dans le temps, pour « le serpent du rêve » de Vonda Mc Intyre, un superbe récit fantastique, ou plus récemment pour « le pays des petites pluies » de Mary Austen. Quand j’ai lu la chronique de Jean Marc Laherrère sur « au lieu dit Noir-Etang » de Thomas Cook, nul doute que mon œil a été attiré par le titre. La réussite a été au rendez-vous pour ces choix-là, mais il s’agit d’une opération garantie sans garantie ! Parfois le contenu n’est pas à la hauteur de l’emballage cadeau… Méfiance indispensable ! Mais comment ne pas être attiré par un « Guide de Nulle part et d’Ailleurs », histoire d’aller voir dans les mondes imaginaires comment ça se passe, ou intrigué par « La grosse femme d’à côté est enceinte » de Michel Tremblay. Ce dernier titre m’intrigue suffisamment pour que j’aie envie de jeter un œil à son contenu, bien que je ne sois pas tellement « roman ». Dans le même panier virtuel je pourrais placer aussi « Le cantique de l’apocalypse joyeuse » d’Arto Paasilinna, que m’a recommandé un bon copain. C’est clair, le titre c’est un clin d’œil, parfois déterminant, mais bien souvent ça ne suffit pas ! Du côté des traductions, le résultat est parfois surprenant tant diverge la version française de la version originale, souvent en mal, parfois en bien. Pour le roman policier de Thomas Cook « au lieu dit Noir Etang », le titre français est beaucoup plus accrocheur que l’original anglais. Je reconnais que cette « petite musique » littéraire est bien personnelle et que le charme de certains assemblages de mots peut toucher certains et en laisser d’autres indifférents. Si je mets cette motivation là en premier dans la liste, c’est parce que c’est l’une de mes découvertes les plus récentes. « Pourquoi as-tu acheté ce bouquin ? » – « Parce que j’aimais son titre ». Ça peut prêter à sourire…

  La présentation : couverture, mise en page, typographie
Le « visuel » du livre est une raison complémentaire à mes yeux pour investir, mais non un facteur déterminant. Il est des collections que j’aime acheter, d’autres pas. Je feuillette toujours avec plaisir un ouvrage de chez « Actes Sud » car c’est l’une des rares grosses maison d’édition qui fasse encore un peu attention à la qualité du papier et à la typographie. Beaucoup d’éditeurs se mettent à fonctionner comme des soldeurs : vendre n’importe quoi, le plus vite possible, avec , si possible, un prix attractif, et, obligatoirement, la marge bénéficiaire la plus conséquente. La numérisation du processus de fabrication a permis quelques belles découvertes, mais aussi la mise sur le marché d’ouvrages – intéressants certes – mais fort mal achevés. J’ai acheté récemment le tome 1 d’un ouvrage historique en deux parties, et j’avoue hésiter à acheter le tome 2. L’auteure a fait un travail de recherche documentaire considérable, mais n’est pas à l’aise avec la langue. L’éditeur lui, n’a pas fait son boulot. Il s’est contenté de vider le contenu d’une clé USB sur un support papier, laissant le lecteur se débrouiller avec des fautes de construction à répétition et des phrases dont on cherche désespérément la fin. L’auteure de cet ouvrage méritait mieux ; le lecteur aussi. Je reviendrai sûrement sur ce sujet un de ces quatre ; j’adore récriminer !
Certaines couvertures peuvent aussi avoir un effet « repoussoir ». La mise en page ou l’illustration choisies sont alors des facteurs qui me pousseraient à ne pas acheter un livre. Ce facteur ne joue cependant pleinement son rôle que si je n’ai pas de raison majeure de faire cet achat. L’apparence n’est donc pas un facteur déterminant dans un sens comme dans l’autre mais peut jouer, indiscutablement, si j’ai le choix entre plusieurs éditions. Ce qui est certain c’est que les beaux ouvrages (à prix raisonnable) se font rares, d’où mon intérêt relativement récent pour les éditions anciennes.

  La loi des séries et la collectionnite aigüe
Là c’est clair, j’en suis souvent victime. J’aime les séries et les personnages récurrents dans le domaine du polar comme dans d’autres. Les exemples ne manquent pas dans la bibliothèque. Je suis à la trace (et sans me lasser) les aventures historico-irlandaises de « Sœur Fidelma » (Peter Tremayne fort bien traduit par Hélène Prouteau), mais j’ai craqué sur les aventures à rallonge du colporteur de Kate Sedley. Il faut dire aussi que j’ai du mal avec les récits à la première personne… Je découvre avec plaisir les nouvelles enquêtes du commissaire Brunetti, mais je trouve que les aventures de Yom-yom et Koko ont largement assez duré. Lilian Jackson Braun a mérité sa retraite.  Il faut dire que 30 volumes, ça fait un bon paquet de péripéties à imaginer ! Seul Michel Zévaco est capable de raconter 20 fois la même histoire sans me lasser, mais n’est pas le créateur de Pardaillan qui veut ! A propos de séries, une chose que je n’aime pas c’est quand un auteur se fatigue et « flingue » purement et simplement son personnage. Je suis pour les héros immortels et j’aurais sans doute signé la pétition pour que Paco Ignacio Taïbo II ressuscite son détective hors du commun. Heureusement d’autres l’ont fait pour moi, et le corps criblé de balles qui gisait dans une flaque d’eau a retrouvé le chemin du boulot dans le roman suivant de la série. Il paraît que lorsqu’on a fait un tour au purgatoire, on peut revenir en arrière si l’on a conscience de ne pas avoir fini son enquête. Lorsqu’une série me plait, je souscris à un véritable abonnement et j’achète quasiment les yeux fermés. Dans le rayon « polars » cela explique pourquoi la collection « grands détectives » de 10/18 tient une telle place. Certains sont d’ailleurs plus des romans historiques que des policiers selon les lois du genre. Peu m’importe. Lorsque la série s’arrête pour un cas de force majeure – décès de l’auteur(e) par exemple – je suis doublement peiné.
La collectionnite joue son rôle aussi dans certains achats, mais uniquement pour des écrits de qualité. En disant cela, je pense notamment à la collection « Terre humaine » dont nous avons acheté beaucoup de volumes ; mon lourd passif de collectionneur me pousse maintenant à chercher les ouvrages qui nous manquent, sans que cette recherche ne soit guidée par un intérêt quelconque pour tel ou tel thème ou tel ou tel auteur. Je joue au même jeu avec les volumes du CLA (Club du Livre d’Anticipation) en SF, mais là j’avoue que je bloque sur certains auteurs !

  Les conseils d’un proche
Si l’un de mes  fils n’avait pas insisté, je n’aurais jamais découvert l’auteur de SF Brandon Sanderson. J’ai dévoré « Elantris » cet automne, avant d’enchainer sur « fils des brumes » cet hiver (trois tomes c’est long mais c’est bien adapté aux nuitées prolongées des mois de décembre-janvier). C’est à lui aussi que je dois la découverte de l’œuvre intégrale de Jacques Poulin, écrivain québecois. Du célèbre « volkswagen blues » au « vieux chagrin » en passant par « la tournée d’automne », je crois bien avoir tout dévoré. Quand, de surcroit, cet auteur se permet des choix de titres comme « les yeux bleus de Mistassini », je n’ai vraiment aucune raison de changer de trottoir. Inutile de vous dire que le volume annoncé pour le mois de mai (« L’homme de la Saskatchewan ») de cet auteur peu prolifique est déjà en pré-commande chez l’un de mes fournisseurs. De manière générale, comme en musique, je tiens surtout compte de ce qu’écoutent et lisent mes ami(e)s, avant de suivre leurs conseils. Cela m’évite parfois de me fourvoyer dans des directions un peu trop saugrenues (à mes yeux bien sûr !). Les multiples plaidoiries d’une blogueuse amie en faveur de l’œuvre de Proust – avocate redoutable, c’est indubitable – ne m’ont pas donné envie de croquer la madeleine. Il y a eu une époque aussi ou un bon copain lecteur insistait pour que je m’adonne aux joies de la lecture des ouvrages de Frank Herbert. Le premier tome de « Dune » m’a semblé bien indigeste ; le tome 2, acheté à la suite d’un respect inconsidéré pour les conseils qui m’étaient donnés, a totalement découragé ma persévérance. Quand le conseil va jusqu’au prêt c’est encore mieux. Sans ce geste noble d’un autre copain, je n’aurais peut-être pas découvert la BD « Ignorants » d’Etienne Davodeau. Je n’ai point causé de tort à l’auteur en empruntant l’ouvrage puisque je l’ai offert autour de moi aussitôt après en 4 ou 5 exemplaires ! En fait, maintenant, le seul qui ne possède pas cette petite merveille c’est moi !


 
La hotte du père Noël
Les cadeaux c’est super car c’est le « coup de pouce » parfois indispensable pour se jeter à l’eau (enfin, dans mon cas… si j’ai pied). Sans déballage de paquet, je n’aurais sans doute jamais lu la série de BD « le magasin général » de Loisel et Tripp que j’ai complétée depuis et que je trouve géniale ; je n’aurais sans doute jamais lu non plus le pavé « histoire de la vigne et du vin en France » de Roger Dion. Plusieurs séries que j’ai poursuivies par la suite ont débuté par un livre offert et choisi par quelqu’un, suffisamment attentif à mes goûts pour ne pas « trop » me heurter mais bousculer quand même mes habitudes un peu trop pépères à certains moments. Il y a eu bien entendu des « couacs » mais mon amnésie sélective les a fait disparaître dans le tourbillon de l’oubli.

Les conseils ou les fiches de lecture dénichés dans les medias
Medias ? Télé, radio ? Jamais à ma connaissance. Mais, bon, j’ai une tare majeure, je n’écoute même pas France Culture, du coup j’ai été viré du fichier des abonnés de Télérama. Dans mon cas ce serait plutôt presse spécialisée ou site internet. Encore faut-il que je trouve un chroniqueur auquel j’accorde une certaine confiance. Globalement les médias ne jouent donc pas un rôle essentiel pour moi, sauf dans le domaine des livres documentaires ou des essais. Il n’empêche que je jette un œil attentif et régulier sur les chroniques lecture de certains blogs, je pense notamment à « Actu du noir » de Jean-Marc Laherrère, consacré en grande partie, mais pas en totalité, au roman policier. Je lui dois plusieurs grandes et belles découvertes, notamment dans le domaine du polar US que je connais mal. A l’usage je perçois désormais à peu près nos divergences de goût, et je sais sur quels chemins le suivre et sur quelles pistes l’abandonner ! Si je mentionne  « Actu du Noir » c’est parce qu’il est rare que je suive longtemps un blog aussi spécialisé.
En ce qui concerne les essais ou les ouvrages historiques, la motivation est différente… Il est relativement fréquent que je choisisse un livre après avoir parcouru une fiche de lecture sur un site ou dans la rubrique appropriée d’une revue spécialisée. Il faut bien entendu qu’il y ait recoupement entre mes centres d’intérêt du moment et le contenu de l’ouvrage. Récemment, c’est une brève sur le site « l’en-dehors » qui m’a fait acheter « la France racontée par les archéologues », de Cyril Marcigny et Daphné Bétard ; une lecture passionnante sur l’actualité très récente de l’archéologie de sauvegarde, remettant en cause pas mal d’idées reçues sur l’histoire de France ; un bouquin abondamment illustré,  que je vous recommande au passage.
Les notices de la défunte revue « Gavroche » ont généré aussi pas mal de bons de commande !


 
En liaison avec un voyage ou toute autre raison culturelle, le blog par exemple
Un prétexte de plus pour élargir la gamme de mes lectures. La découverte d’une nouvelle contrée s’associe obligatoirement avec un minimum de connaissances sur l’histoire, la géographie ou les traditions locales. La dégustation littéraire et documentaire a lieu avant, pendant ou après le périple. Cela dépend des cas. Notre voyage en Sardaigne s’est terminé par l’achat de plusieurs ouvrages sur les Nuraghes, d’une histoire du banditisme et d’un roman social couleur locale « Le fils de Bakounine » de Sergio Atzeni édité à « la fosse aux ours ». La rencontre avec ce dernier ouvrage est liée aussi à la lecture de sa présentation sur l’un des blogs de l’Atelier de Création Libertaire consacré à Michel Bakounine ; le contenu de ce roman m’intriguait au plus haut point. Ma curiosité est satisfaite : le livre mérite un détour, d’autant que, contrairement aux autres ouvrages sardes que j’ai consultés, celui-ci est écrit dans la langue que je pratique le mieux !
De retour de Roumanie, j’ai exploré le Dracula de Bram Stoker (sans grand intérêt) mais particulièrement apprécié le « Voyage en Roumanie » d’Alain Kerjean chez Glénat : la découverte de la Transylvanie en cheminant sur les pas du géographe Elisée Reclus. Un livre d’art qui a le mérite de présenter côte à côte textes et photographies d’un grand intérêt.
Si je n’avais pas été puissamment motivé par mes recherches pour le blog, je ne sais pas du tout si j’aurais acheté « Séverine & Vallès » ou bien encore la biographie en Anglais de Grace O’Malley, femme pirate irlandaise. Les recherches que j’entreprends me passionnent parfois et m’amènent à accumuler une documentation dont la portée dépasse largement celle de ces chroniques quelque peu anecdotiques.

Un geste de folie sans doute lié au passage de la comète de Halley
Ça arrive… Parfois c’est simplement histoire de montrer que l’on avait bien raison et que décidément « un tel » ne s’améliore pas ou que l’on n’aime toujours pas ce « genre » de bouquins… Cela peut être aussi un coup de cœur totalement irrationnel ou un joyeux méli-mélo de motivations empruntées à la présente liste.

  L’état de manque
Vous savez, cette situation dans laquelle se retrouve parfois le lecteur… Une pile de nouveautés insuffisamment haute, à l’angle du bureau… Pas moyen de choisir vraiment.. Il manque juste le style de bouquin qu’on a envie de lire à ce moment donné. Celui-ci ? trop sérieux ! Celui-là ? Encore de la politique ? C’est pas le moment… J’ai juste envie de partir sur une île déserte… Alors on farfouille, on décortique les catalogues, on examine d’un œil critique les listes de recommandations fournies par un site commercial diaboliquement organisé. On relit souvent. Pour ça, ma mémoire passoire me fait faire de grandes économies. Avec quatre ou cinq ans de recul je peux relire certains romans car je ne me rappelle absolument pas la trame et encore moins la conclusion. Ou alors, et c’est fréquent, on achète, audacieusement, la dernière production d’un auteur qu’on avait mis de côté après une déception cruelle, ou on approche à petits pas, d’une signature inconnue, d’un point d’interrogation, d’un sentier qui ne paraît pas trop broussailleux. Numéro gagnant à la loterie ? Parfois… Un bel exemple avec cette « longue marche » de Bernard Ollivier parcourue cet hiver…

Postface

 Conclusion ? Pas de conclusion… Le sujet est ouvert… J’arrête là cette chronique, pourtant bien inachevée, tant j’aurais à dire sur la question. Je m’aperçois que les critères de choix que j’ai énoncés laissent de côté des pans entiers de la bibliothèque. Peut-être est-ce logique après tout, ces livres-là n’avaient pas besoin d’une raison d’achat particulière. En tout cas, ça suffit comme ça ; ce texte traîne dans mes « brouillons » depuis quelques semaines et je vais finir par le prendre en grippe, ce qui est un peu dommage à l’arrivée du printemps. Arrêter de triturer un écrit c’est peut-être un peu le désenvouter. En ce moment les brouillons inachevés sur lesquels je souhaite procéder à une révision s’accumulent. Une dernière relecture et je viens de supprimer trois lignes et d’en ajouter six. Si je continue la postface va dépasser la chronique en longueur. Au secours !
Ce qui est sûr c’est que ce texte répond à l’un de mes besoins actuels : laisser sur le bord de route pendant un certain temps les chroniques plus « politiques » ; on dit que, courant mai, on sera débarrassé de cette histoire d’élection présidentielle qui m’insupporte. Meilleurs vœux pour le premier tour ; quand la pluie s’arrêtera, j’irai planter mes pommes de terre.
Un peu long tous comptes faits ? Prenez le temps de déguster ou mettez directement au panier ! J’écris peu en ce moment alors pour me faire pardonner, je bavarde, je bavarde !
Notez, pour finir, que les illustrations de cette chronique correspondent uniquement à des ouvrages qui m’ont séduit, beaucoup, passionnément, à la folie (?) et ils ne sont malheureusement pas tous là !

10 Comments so far...

Lavande Says:

14 avril 2012 at 18:53.

Je suis très fière de faire partie des « celles qui », avec les « petits livres d’or », que je t’achetais au bureau de tabac en dessous de la maison, lorsque tu avais cinq ans .
Quand on pense que tu as appris à lire avec le « Dauphiné Libéré », on peut en conclure que rien n’est jamais perdu (!) d’avance 🙂

Paul Says:

14 avril 2012 at 20:35.

@ Lavande – sans oublier les bibliothèques roses un peu plus tard. Je suis passé directement (ou presque) des « club des cinq » au « capital » de Marx…

la Mère Castor Says:

14 avril 2012 at 21:35.

Chouette, plein de titres nouveaux, merci pour cette chronique.

Pourquoi Pas ? Says:

15 avril 2012 at 03:06.

« Le guide de nulle part et d’ailleurs », c’est très clairement le nom qui m’avait séduit. À l’époque où je cherchais à écrire des scénarios de jeux de rôles, sans trop avoir d’idées, c’était devenu une source d’information relativement abondante. Si c’est très clairement le titre qui m’avait fait attraper le livre sur l’étagère la toute première fois, c’est le contenu qui m’a fait y revenir et revenir encore pendant des années durant.

On dit que l’on achète pas un livre à sa couverture, chose avec laquelle je ne peux qu’être en total désaccord. Sûrement une déformation professionnelle. J’aime regarder le travail qui est fait sur la première page. Voir les efforts que le graphiste a mis pour vendre le contenu. Je suis tombé sous le charme de la Trilogie Loredan à cause d’une série de trois couvertures vraiment magnifiques. Pour ça, et en tant que fan de fantastique, la collection Bragelone est très clairement dominante dans ma (très maigre) bibliothèque. D’ailleurs, si je l’avais déjà constaté il y a quelques années, chaque fois que je voyage dans des pays anglophones, je trouve qu’il y a un bien meilleur travail de couverture dans les livres en anglais.

Une fois que la couverture a réussi à m’attraper, j’utilise la méthode justement dépeinte par Jacques Poulin dans plusieurs de ses livres. Je lis la première phrase. Si celle-ci arrive à me faire lire la deuxième phrase, puis le premier paragraphe, et que le titre est accrocheur, le livre est vendu. Hors de question pour moi, par contre, de lire la quatrième de couverture !

Les livres se devant d’avoir une histoire, et mon budget se trouvant généralement limité, je reconnais sans hésitation que la grande majorité de ma bibliothèque provient de librairie d’occasion. Je trouve qu’un livre est meilleur quand je sais que quelqu’un l’a déjà lu avant.

Paul Says:

15 avril 2012 at 08:14.

@ Pourquoi Pas ? – Excellent commentaire auquel j’applaudis des deux mains (formule idiote car il me parait difficile d’applaudir autrement !). J’avais oublié le petit rappel que tu fais au niveau de la méthodologie « Jacques Poulin » et je trouve que c’est très judicieux. C’est la démarche que tu énonces qui m’a fait choisir « le pays des petites pluies ».
Mes passages en librairie anglaise sont moins fréquents que les tiens, mais je ne suis pas convaincu de la supériorité des couvertures de ces éditions, sauf peut-être – et c’est l’exemple sur lequel tu t’appuies – dans le domaine du fantastique. Le budget attribué aux graphistes n’est sans doute pas le même en France. Moi aussi je fréquente beaucoup les librairies d’occasion : mon intérêt grandissant pour les châteaux, les ouvrages politiques anciens… m’y ont largement poussé. Et puis j’ai eu la chance de rencontrer quelques vendeurs de vieux livres particulièrement sympas…

Paul Says:

15 avril 2012 at 08:18.

@ Mère Castor – Je me plains d’avoir dû consacrer beaucoup de temps à ce texte, mais c’est aussi parce que ça a été l’occasion de me replonger dans certains volumes apparus il y a maintenant quelques bonnes années sur mes rayonnages… et feuilleter ça prend parfois du délai ! Tant mieux si dans la liste vous trouvez « chaussure à votre pied ». Le guide d’ailleurs et de nulle part (que l’on ne trouve plus que d’occasion car le tirage est épuisé) mériterait – à mon avis – d’avoir une petite place dans la bibliothèque de Mère Castor…

François Says:

15 avril 2012 at 10:49.

Connaître les auteurs est aussi une motivation. Je fréquente irrégulièrement un rendez-vous d’amateurs de SF à Genève, auxquels participent quelques auteurs du cru. Du coup, je lis leurs livres, ce que je n’aurais pas forcément fait autrement et je fais de belles découvertes (la dernière en date, Mimosa, étant carrément excellente: http://www.monpetitcoin.com/francois/blog/detail/article/mimosa/).

A une certaine époque, il m’est arrivé de réagir aussi beaucoup aux couvertures, notamment celles que Caza réalisait pour J’ai Lu. C’est notamment grâce à cela que j’ai découvert Tim Powers, ce qui n’est pas rien.

Grhum Says:

20 avril 2012 at 23:15.

Je suis d’accord avec François, les couvertures de Caza m’ont également influencé, moi je pense particulièrement à Jack Vance. Tim Powers, j’avais adoré Les Voies d’Anubis, apprécié Sur des mers plus ignorées, mais déçu par les suivants. Je lis toujours les 4e de couverture. Je n’utilise pas la méthode Jacques Poulin, cela m’aurait fait passer à côté entre autres de la série des racontars Arctiques de J. Riel.
Je ne suis pas non plus les conseils des journaux, depuis 20 ans que je lis le nouvel obs je crois qu’il n’y a qu’un seul conseil que j’ai suivi, c’est un des tomes des chroniques du règne de Nicolas 1er de Patrick Rambaud (et encore je connaissais déjà les premiers volumes, je l’aurai lu de toutes façons)
Sinon je viens de m’apercevoir qu’un nouveau Mma Ramotswe d’Alexander Mc Call est sorti, je vais me précipiter à la librairie pour aller me le procurer .
Bonnes lectures à tous…

Jean-Marc Says:

26 avril 2012 at 17:02.

Merci je vas rougir !
De mon côté il m’arrive d’être attiré par un titre (comme par ceux du Tremblay et du Paasilinna que tu sites), après j’attrape le virus et je lis tout ce que je trouve de l’auteur.
Et puis les premières phrases, primordiales. Je ne résiste pas au plaisir de citer quelques unes de mes préférées :
« Quand j’ai finalement rattrapé Abraham Trahearne il était en train de boire des bières avec un bouledogue alcoolique nommé Fireball Roberts dans une taverne mal en point juste à la sortie de Sonoma, en Californie du Nord ; en train de vider le coeur d’une superbe journée de printemps. » James Crumley (le dernier baiser)
«A l’âge où les trois quarts des jeunes Ecossais retroussent les jupes des demoiselles, labourent, creusent leurs sillons et répandent leur semence, Mungo Park, lui, exposait ses fesses nues aux yeux du hadj Ibn Fatouni, émir de Ludamar. » T.C. Boyle (Water Music)
« Quand le téléphone sonna, Parker était dans le garage, il tuait un homme. » Richard Stark, alias Donald Westlake (Firebreak)

Bonnes lectures.

Paul Says:

26 avril 2012 at 18:28.

@Jean-Marc – Chouettes premières phrases qui donnent envie de continuer la sélection. J’espère que d’autres lecteurs/trices reprendront la balle au bond et nous feront partager leurs découvertes. C’est un peu ce que fait le tenancier du blog « feuilles d’automne » (un excellent blog aussi et par ailleurs) lorsqu’il demande à ses lecteurs/trices d’envoyer leurs dix couvertures 10/18 préférées. Certaines séries ont été l’occasion de belles réminiscences ou de franches rigolades.
J’apporte ma pierre à l’édifice… Premières lignes de « Même ville sous la pluie », le volume dans lequel Paco Igncio Taïbo II ressuscite son personnage Hector Belascoaran :
“ – Combien de fois es-tu morte ?
– Euh, dit la fille à la queue de cheval, et elle fit un signe négatif de la tête.
– Moi, souvent.
Elle repassa l’index sur les cicatrices qui traçaient des dessins sur la poitrine d’Hector… ”

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