La feuille Charbinoise

30 décembre 2010

Pétards et feux d’artifice : bric à blog festif !

Posté par Paul dans la catégorie : Bric à blog .

Et titre un peu mensonger ! Ce n’est pas parce qu’on baigne dans les marrons et le foie gras que vous allez avoir droit à un bric à blog praliné ou tartiné de miel. L’année se termine ; elle n’a été heureuse ni sur le plan social et ni sur celui des libertés individuelles… Vu le régime en place et le parti au pouvoir, l’Union pour la Mainmise sur le Pognon, ça n’a rien d’étonnant. En tout cas, on a les fêtes qu’on mérite. Remontons nos manches pendant qu’il en est encore temps, avant que les dernières conquêtes sociales de nos parents ne soient reléguées au musée des curiosités.  Croyez-moi, il y a du souci à se faire ! A part ça, c’est promis, si vous avalez sans rechigner les entrées et le plat de résistance, vous aurez quand même quelques douceurs au dessert…

Commençons donc ce joyeux blogi boulga en rase campagne… Pendant les longues veillées d’hiver, les faucheurs volontaires n’ayant plus guère l’occasion de jouer aux moissonneurs militants dans les champs Ogéhémisés s’enferment dans leurs chaumières et rédigent des livres. Je vous invite à découvrir leur dernière production. Le titre de ce livre c’est « Ils ont choisi de dire non » et c’est une présentation des actions et de la vie des faucheurs volontaires. « Aujourd’hui, ils fauchent dans les tribunaux la loi qui va contre l’environnement, la loi qui va contre l’homme. Ils sèment dans les champs et dans les tribunaux ce qui demain sera le droit. » Vous pouvez le commander sur leur site. Ils vous en coûtera la modeste somme de 16 € (+ 5 € de frais de port). Les bénéfices sont reversés à l’association Sans Gènes et permettent (entre autres) d’assurer la solidarité en ce qui concerne les frais de justice. Puisque j’ai débuté cette sélection en zone rurale, j’en profite pour vous rappeler la souscription aux dons ou aux prêts lancée par l’association et la foncière « Terre de Liens ». Les fonds collectés permettent de financer l’achat de terres et de bâtiments agricoles pour favoriser le développement d’une agriculture paysanne en permettant le renouveau de petites exploitations familiales. L’idée fait son chemin et les projets soutenus par Terre de Liens sont de plus en plus nombreux. La dernière action lancée porte un joli nom puisqu’elle s’intitule « Faites pousser une ferme près de chez vous ». Vous pouvez obtenir toutes les informations nécessaires ainsi que de jolis dépliants illustrés pour contaminer vos voisins en allant faire un tour sur leur site. Le projet de l’association est ambitieux mais chacun peut y jouer un rôle selon ses moyens.

« Pour une désobéissance civile généralisée« , excellent texte théorique que devraient lire tous ceux / toutes celles qui se revendiquent d’une sensibilité libertaire, et même ceux qui considèrent cette singulière vision du monde avec méfiance. L’article se trouve sur un blog intitulé « Anarchie 23 », parmi d’autres textes souvent très intéressants. Précision pour ceux qui jonglent mal avec les numéros de départements : 23 n’indique pas le nombre de militants du groupe, mais juste son origine géographique ! Puisque l’on voyage dans ce que notre bon sinistre de l’intérieur appellerait la « mouvance anarchiste », signalons aussi l’appel lancé par le groupe des amis de la commune de Tarnac (ça vous dit quelque chose ?)… Il s’agit d’un appel à souscription, non pour financer du matériel d’archéologie, mais pour faciliter le développement d’un milieu de vie autogéré encore plus diversifié. De l’épicerie à l’installation d’un atelier bois et d’une scierie, il n’y a qu’un pas : les camarades de Tarnac souhaitent le franchir rapidement. Leur appel est reproduit par exemple sur le blog de Bernard Langlois, sur Politis. Un petit extrait pour vous donner le ton : « Si nous nous sommes installés à Tarnac, c’est bien sûr pour la vieille tradition de résistance à l’autorité centrale, d’entraide populaire, de communisme rural qui y survivait. Notre idée n’a jamais été de nous y réfugier, mais au contraire de nous y regrouper pour y élaborer d’autres rapports sociaux, y rendre vivables d’autres rapports au monde que ceux qui dominent, et précisément dévastent le monde. Nous imaginions des communes qui se répartissent les cultures élémentaires et se partagent, lors de fêtes mémorables, les récoltes selon leurs besoins ; des garages collectifs, des camions sillonnant le plateau pour apporter à ceux qui ne peuvent se déplacer le ravitaillement nécessaire ; des discussions de bar plus pointues qu’un séminaire à la fac ; une laiterie commune qui fournirait à tous le lait à prix coûtant, bref : tout un territoire qui s’affranchit peu à peu du recours à l’argent, à la police, à l’Etat… » Sympathique non ? Vous voyez bien qu’ils ne veulent pas seulement casser des trains ces jeunes et ces moins jeunes agités ! A ma connaissance une étrange méfiance règne dans les médias situés à la gauche de la gauche (comme disent nos amis les journalistes) car ce texte a été fort peu relayé… Appliquerait-on bêtement la vieille maxime « il n’y a pas de fumée sans feu » ? Auquel cas Madame la Ministre et Messieurs les Journalistes Crédibles auraient salement bien fait leur boulot !!! Moi, une scierie ou une laiterie coopérative, je n’ai rien contre, pourvu que l’on ne fasse pas la traite des vaches à Trop Grande Vitesse.

Comme c’est étrange Mr Berlusconi ! C’est la pagaille sociale en Italie… Les jeunes Italiens, comme leurs cousins grecs, anglais, français…. semblent ne plus supporter les nouveaux régimes anti-sociaux et liberticides à la mode dans la bonne vieille Europe ? Comme par hasard, boum-boum, voilà « vos anars de service » qui ressortent leurs bombinettes comme dans le bon vieux temps… La période du carnaval n’a pas encore débuté et yop la boum vous découvrez vous aussi quelques joyeux compères avec une casquette ornée d’un A cerclé sur la tête… Tout ça rappelle une bien sinistre période… et une pratique policière des plus courantes en Italie. Pour ceux qui ont la mémoire courte, je fais de l’auto-promotion et je les invite à relire le billet que j’avais écrit, il y a quelques temps, sur l’attentat meurtrier en gare de Milan. Si vous n’aimez pas l’histoire ancienne, on peut se contenter de rappeler l’épisode (policier) des colis piégés envoyés dans des casernes militaires juste avant le G8 de Gênes en 2001. De Rome à Tarnac, les Sinistres de l’Intérieur semblent toujours apprécier les bonnes vieilles recettes… de cuisine malodorante. Méfiez-vous quand même, les cache-misère ne fonctionneront pas éternellement et tout le monde n’est pas dupe. C’est un court texte de Ludo, sur HNS-info, qui m’a suggéré cette remise en mémoire. Le plus triste serait encore que ce soient des cons sincères qui marchent dans ce genre de combine. Comme disait le chef du syndicat de ma mémé, bombinettes en décembre, arrestations arbitraires dès janvier. Les journaleux en ont déjà la bave aux lèvres !

Ça va ? Votre moral tient encore le coup camarades ? J’en reverse encore une dernière petite louche alors ; j’adore gâcher le réveillon des autres. Lisez donc le billet d’Agnès Maillard intitulé « à la louche » dans son blog, le Monolecte. Cet article a été publié courant décembre et porte, bien entendu, les stigmates de la défaite cuisante du mouvement social de l’automne. La lucidité n’exclut pas totalement le pessimisme, surtout dans ces périodes où l’on consacre plus de temps à tâter les cuisses des canards qu’à juger de la maigreur des allocations chômage. Le titre n’étant pas très explicite, je me sens obligé de vous proposer une petite « mise en bouche » savoureuse en diable… « Manger sa merde, en cette fin d’année, c’est rester dans un job pourri et fermer soigneusement sa gueule en espérant que la tempête passera au large. C’est faire semblant de ne pas voir les coups de sabre répétés contre le Code du travail, les salaires qui font, au mieux, du surplace et la balkanisation totale du monde du travail, où chacun tente de sauver sa peau, quitte à marcher sur le voisin. » Les coups de gueule sont parfois bien utiles histoire de remettre les choses à plat en espérant qu’en 2011, 12, 13… Les roues du char réussiront à ne pas rouler dans les ornières creusées par les directions syndicales et la gauche tagada. Pour ce qui est des coups de gueule, il faut reconnaître qu’Agnès est douée ! Comme beaucoup d’autres, le concept de « révolution par procuration » (genre « allez-y, faites grève les gars, on vous soutient ! ») lui reste un peu en travers du gosier comme une arête de saumon. Je crois que la lecture ce cet article n’aurait pas calmé sa colère et donne tout son sens au cours extrait que j’ai publié de son article ! Les salariés de Sanofi-Aventis aux USA ont passé d’excellentes fêtes de fin d’année.

Alambic culturel

Et hop ! Pour ceux qui n’ont pas quitté le navire en cours de traversée, on termine dans la douceur et la félicité. Je vous aurais bien donné l’adresse d’un site où l’on vend des truffes au chocolat bio, commerce équitable, pas cher, qui ne font pas grossir et qui guérissent du cancer.. mais je n’ai pas trouvé ! Il manque toujours au moins un qualificatif. Pourtant, sur le site Utopies Libertaires, les idées de cadeaux intelligents pour Noël étaient fournies à la pelle ! Un vrai bonheur. Je reconnais que si j’étais un mec organisé œuvrant dans un blog cohérent, j’aurais pu vous le signaler avant. Rien n’empêche : vous pouvez continuer à sombrer dans le consumérisme intelligent après les fêtes et beaucoup des liens donnés dans les chroniques de ce blog en décembre sont prodigieusement intéressants à explorer. L’adresse fournie est donc durable et je souhaite aussi longue vie à UtopLib…

Causons culture, comme tous les mois en « R »… Elle n’a pas besoin de moi pour faire sa promotion mais tant pis. Je ne résiste pas au plaisir de vous dire que le dernier CD de Souad Massi, « Ô Houria »,  est plaisant à écouter. Alors si vous aimez l’ambiance folk arabo-anglo-française, craquez le dernier billet qu’il vous reste des étrennes de mémé. Ne comptez pas sur moi pour vous dire de le pirater, c’est mal vu par la loi. Légal ou pas, ça fait du bien par où ça passe : le Heavy Metal ça va un temps, mais la durée de vie des tympans n’est pas éternelle ! Souad Massi reste fidèle à elle-même : musiques de qualité, textes gentils mais sympas, voix chaleureuse, discours intelligent… On peut en abuser sans risque de cholestérol. En écrivant cela, je réalise que l’on parle relativement peu « musique » sur ce blog. Je tâcherai d’y remédier en 2011. C’est le premier souhait pour l’année nouvelle que je m’engage à ne pas forcément tenir !

Avec l’autre billet, celui que vous aviez mis de côté pour acheter des truffes en solde le 2 janvier, j’ai encore une dépense à vous proposer… L’enchaînement est d’autant plus amusant, à mon goût, que le lien entre les deux produits est totalement inexistant.  Après avoir pris notre pied au cinéma à Lyon, en visionnant le film « Bernard ni dieu ni chaussettes » eh bien nous avons renouvelé (deux fois la même année) le plaisir en zieutant le DVD du même titre que viennent de produire les Mutins de Pangée (les potes à Monsieur LBSJS – les garnements qui ont déjà produit les entretiens avec Chomsky). Et en plus, sur le DVD, il y a de chouettes bonus comme on n’en trouve que sur les chouettes DVD. Vous pouvez acquérir ce petit bijou et l’offrir au curé de votre paroisse à la place du denier du culte. Il est en vente sur le site des Mutins : vous n’avez pas besoin d’enrichir la FNAC (pour ceux qui ne le sauraient pas, ce n’est plus une boutique militante trotskyste). 18 euro pour 2h30 de bonheur complet, ça ne fait pas cher la minute ! Si mémé a été vraiment généreuse vous pouvez compléter votre commande, le catalogue est sympa. Vous pouvez aussi acquérir le CD de chansons du groupe de musicos qui accompagne Bernard Gainier : « Le p’tit crème ». Comme vous êtes paresseux, voici l’adresse de leur site. Il vous suffit de cliquer sur le lien « bon de commande ». Sachez aussi qu’en début d’année va sortir le DVD du film « Louise Michel la rebelle », ayant pour thème principal le séjour de Louise Michel au bagne parmi les Canaques… Je vous tiendrai au courant.

Sur « Actu du Noir« , Jean Marc Laherrère publie la liste des dix romans policiers qu’il a eu le plus de plaisir à lire cette année. Enfer et damnation, parmi ses dix coups de cœur, il n’y en a qu’un que j’ai lu, mais je dois avouer que pour moi aussi ça a été un vrai bonheur : « Patagonie Tchou Tchou » de Raul Argemi. C’est un excellent roman à lire si vous avez le blues, le lendemain du réveillon ou si la lecture des textes trop sérieux proposés dans ce « bric à blog » vous a donné la migraine. Ma liste à moi comporterait bien sûr des titres différents, mais, avant de vous en parler, il faudrait que je vérifie qu’ils ont bien été édités cette année. En tout cas je suis d’accord avec Jean Marc, 2010 a été une année de grands crus… enfin, dans le domaine du roman policier ! Quant à « Actu du Noir », ce blog reste, à mes yeux, le meilleur blog consacré au polar et, comme je l’ai découvert cette année, je le mettrais bien dans mon tableau d’honneur 2010 !
Arrivederci, see you soon, e pericoloso sporgersi, à la revoyure…

NDLR : photos prises à Festilumière, ville de Québec, au mois de février 2009. Elles ont un rôle thérapeutique : je les ai choisies pour leur côté festif et pour atténuer la dureté de certains des propos contenus dans cette chronique. Le festival recommence chaque année et mérite au moins un coup d’œil surtout si vous avez conservé une âme d’enfant et que nous ne faites pas une fixation sur la consommation électrique…

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