6 octobre 2010

La grande vadrouille dans les monastères

Posté par Paul dans la catégorie : Carnets de voyage .

Quand « La Feuille Charbinoise » se plonge dans l’orthodoxie jusqu’aux oreilles….

Une bonne partie du patrimoine historique roumain est constituée par les monuments religieux, simples églises en bois du Maramures, somptueux monastères de la Bucovine, ou basiliques des grandes cités. Comme de surcroit, l’église orthodoxe roumaine semble florissante sur le plan financier, ces divers bâtiments sont fort bien entretenus, amplement et intelligemment rénovés, donc intéressants à visiter. Notre parcours sinueux sur le pourtour de la Transylvanie a donc été jalonné de pèlerinages divers, parfois méritoires dans certains cas, tant les accès des monastères, à la charge du ministère public, ne sont, eux, pas toujours évidents. Le rythme de ces visites s’est accéléré au cours du voyage : nous avons commencé tranquillement par un monastère isolé dans les monts Apuseni, puis enchaîné par les églises fortifiées de la Transylvanie saxonne, avant de nous lâcher comme des touristes déchaînés sur les monastères du Neamt, puis ceux de Bucovine et enfin sur les merveilles en bois du Maramures, à raison parfois de 5 à 6 visites par jour ! Je tiens cependant à préciser que si une vague mystique profonde nous a parfois submergés, elle est passée par dessus nos corps et nos esprits sans laisser de stigmates trop visibles. Nous sommes visiblement moins sensibles aux sirènes religieuses que les nombreux fidèles roumains que nous avons pu côtoyer lors de nos excursions. La visite de beaucoup de monastères est payante, notamment lorsqu’ils comportent un musée. Il faut également acquitter une taxe (du même ordre que celle qui nous avait tant surpris au musée de Sibiu) pour avoir le droit de prendre des photos de l’extérieur des bâtiments. Lassés par cette agitation permanente de notre porte monnaie, et tenant compte des conseils très lâches de notre expert en vie pratique roumaine, nous avons fini – je le reconnais humblement – par tricher assez régulièrement. On est un touriste français ou on ne l’est pas ! Par contre nous avons respecté scrupuleusement l’interdiction de prendre des photos à l’intérieur des bâtiments (respect du caractère sacré ou tout simplement protection des peintures anciennes), ce qui n’est pas le cas pour de nombreux visiteurs n’hésitant pas à flasher à outrance sous le nez même des religieux/gieuses présentes. Les clones de Belphégor (c’est ainsi que je me suis mis à appeler ces adeptes d’un costume noir aussi sinistre qu’encombrant) m’ont alors paru nettement plus décontractés que leurs homologues civils dans les musées urbains !

Pas de cours historique détaillé sur les différents monastères dans cette chronique : le guide Michelin est là pour ça. Pas d’analyse symbolique subtile non plus, j’avoue que si la beauté des bâtiments me séduit, les longues galeries d’icônes toutes plus sinistres les unes que les autres, explicitant les différents épisodes de la saga biblique, me laissent de marbre. Nous avons simplement noté le côté « bande dessinée » de nombre de gravures alignées sur les murailles intérieures et extérieures, et nous déconseillons vivement la contemplation de certaines images aux âmes sensibles. La religion orthodoxe aime le faste mais elle aime aussi visiblement traumatiser ses adeptes. Je ne vous ferai pas la liste des différents types de supplices longuement détaillés dans les icônes que nous avons contemplées au fur et à mesure de nos pérégrinations : du pal à la bouilloire, en passant par l’écorchage à vif ou la décapitation sanguinolente, tout y passe. Tout cela me parait bien morbide et contraste singulièrement avec le bleu azur et l’or qui conviennent pour les tableaux paradisiaques. Dans la série de photos que je vous ai sélectionnées, j’en resterai principalement à des vues d’ensemble, histoire que vous puissiez admirer l’architecture des différents bâtiments et le savoir faire des moines ou des artistes qui ont travaillé à leur réalisation. Les monastères anciens se chiffrent par centaines et une année complète ne suffirait pas à leur exploration. De plus, nous avons pu constater que beaucoup d’entre-eux s’agrandissent et qu’un nombre important de nouveaux monastères sont en construction. Ainsi que je l’ai dit dans l’une de mes premières chroniques consacrées à ce voyage, il n’y a pas de crise de recrutement visible : la méditation tranquille dans des lieux sublimes attire encore de nombreux clients… Il y a sans doute aussi un effet « balance » par rapport à l’ère Ceausescu où ce genre d’orientation professionnelle n’était pas totalement impossible mais guère encouragé.

Voilà… A part ça, vous connaissez le système : cliquez une fois, deux fois, sur les petites vignettes et, si tout va bien, vous les verrez s’agrandir comme par magie. Retour arrière, une fois, deux fois, pour revenir à la page principale.

2 Comments so far...

Zoë Says:

6 octobre 2010 at 16:33.

Je vous envie bien tiens de vous promener en prenant votre temps, tandis que ce mois de septembre est passé comme un jour entre les péripéties de la rentrée, les manifs et toussa. Profitez bien et régalez nous de ces chroniques délicieuses

fred Says:

8 octobre 2010 at 12:43.

aah ! les visites de monastère !
je n’irai pas en protestant !
D’autant plus si le monastère est haut !
(pour la musique, c’est mieux !)

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