8 juillet 2011

Cinq cent feuilles ne font pas un arbre, mais quand même…

Posté par Paul dans la catégorie : au jour le jour... .

Qu’avait-il de particulier le dernier billet, ce modeste bric à blog de juin, pour que je prenne la peine de l’annoncer de façon mystérieuse dans la conclusion ? Tout simplement le fait que c’était la cinq centième chronique publiée sur le blog. A mes yeux, c’est à la fois peu et beaucoup. Peu, car mon rythme de publication s’est ralenti et que beaucoup de blogs peuvent se targuer d’avoir publié bien plus de textes ; beaucoup, pour quelqu’un comme moi qui peine toujours à se tenir à un travail de longue haleine – je m’estime par exemple absolument incapable d’écrire un roman, après quelques misérables tentatives – or cinq cent chroniques cela représente plus qu’un millier de feuillets dactylographiés. J’espère donc que vous me pardonnerez celle-ci : bref moment d’auto-congratulation, histoire de me doper un peu avant la suite de mes aventures pixellesques. La Feuille a débuté en novembre 2007 et va donc, dans quelques mois, fêter aussi son quatrième anniversaire. Au fil des jours et des publications, il est certain que le contenu a évolué… Les billets se sont rallongés, et je dois parfois freiner mes velléités d’écriture. Si je ne me contrôlais pas, certaines chroniques seraient d’une longueur indigeste ! Du coup, comme il y a quand même une logique dans la procédure de création, leur nombre s’est ralenti…

L’audience de La Feuille a progressé très régulièrement depuis ses débuts. Dans les périodes fastes, le nombre de connexions tourne autour de trois ou quatre cents par jour. J’ai beaucoup de mal par contre à faire la part entre le lectorat régulier, et les consultations type « encyclopédie », après une promenade dans les moteurs de recherche. Cela m’intéresse beaucoup pourtant d’observer ces statistiques… Je sais que le nombre de lecteurs/lectrices réguliers est beaucoup plus important que le nombre de ceux qui commentent. Je sais aussi que certains, après avoir découvert le blog grâce à Google ou un autre moteur, dépassent la simple recherche documentaire, ou l’unique téléchargement d’image, pour explorer le contenu un peu plus en détails. Je sais aussi que, l’audience ayant augmenté, le nombre de spams s’est aussi multiplié de façon considérable et j’avoue que c’est assez pénible d’avoir à vérifier rapidement et à virer par dessus bord une dizaine de commentaires par jour : rachats de crédits, viagra, anti-dépresseurs et autres menues délicatesses s’empilent joyeusement dans les poubelles du blog. Le contrôle effectué par la saisie manuelle d’un code ne suffit pas à bloquer la totalité des envahisseurs.

Avec le temps, un certain nombre de thèmes se sont dégagés de ce bric à brac de chroniques, correspondant à autant de catégories différentes dans le blog. Cette diversification correspond tout à fait à ce qui était mon idée de départ lorsque j’ai lancé « La Feuille » : blog touche à tout pour diverses raisons que je peinerais à énumérer. Disons que cela correspond un peu au fonctionnement mental de son concepteur dont les passions sont (trop) nombreuses, de l’observation de la nature à l’amour des livres en passant par le travail du bois et un intérêt sans cesse renouvelé pour diverses périodes de l’histoire. « Accro » aux idées libertaires depuis de nombreuses années, sans être militant pour autant, il me parait intéressant d’envisager toutes les implications au quotidien de cette façon de concevoir les rapports humains.  Je ne perds pas espoir de voir l’humanité s’émanciper de l’âge de pierre dans lequel elle végète depuis quelques millénaires. Espérons qu’un jour une harmonie plus grande verra le jour sur cette planète, mais d’ici là il reste de grands pas à franchir et de nombreux jougs à abolir, ne serait-ce que l’usage continu de la massue et du bénitier. En attendant cet hypothétique jour J, marchons sur la trace des défricheurs de l’utopie et, comme le dit si bien le camarade qui anime le site Utoplib : « plutôt que d’attendre un Grand Soir, construisons nos Petits Matins » Un point de vue libertaire sur l’avenir, ce n’est pas que la vision (bien floue) d’un projet politique, c’est aussi une autre façon d’aborder l’économie, la culture, la transmission des connaissances, les rapports entre l’homme et la nature… et tant d’autres domaines ; une philosophie et surtout une éthique avant toute chose.

Tant mieux si les amateurs de vieilles pierres, de balades hors des sentiers battus, de légendes populaires, de jardinage… trouvent chaussure à leur pied dans le fatras de chroniques qui constituent ce blog. Satisfaction encore plus grande si cette diversité voulue les aide à élargir un peu leur champ de vision. Je trouve intéressant de voir un amateur de ruines féodales aller consulter l’un des nombreux articles que j’ai écrits dans le cadre d’un inventaire bien incomplet des nombreuses insurrections populaires du passé… Et ma foi tant pis pour le militant pur souche qui n’apprécie pas le flou de la ligne politique de ce site… Le patrimoine historique dont nous héritons a été construit par nos ancêtres, petites gens, paysans ou artisans pour une grand nombre d’entre-eux. Ce sont leurs mains qui ont taillé et empilé les pierres des châteaux, des palais et des viaducs que nous contemplons aujourd’hui. Ce patrimoine nous appartient et nous devons le revendiquer et ne pas le laisser être confisqué par quelques milliardaires à la recherche de sensations fortes ou autres nostalgiques d’un passé de privilèges malheureusement pas encore totalement abolis. La culture est un bien commun à partager sans oublier aucun de ceux qui ont contribué à l’enrichir. L’importance de ce phénomène avait été très bien perçu par les instigateurs des premières « Bourses du Travail » par exemple.
Nombreux sont les anonymes qui ont été laissés sur le bord de la route au fil de l’histoire alors que leur contribution à l’évolution de l’humanité était certes modeste mais indubitable. D’où le fait que la Feuille Charbinoise choisisse volontairement de s’intéresser à la destinée de ces inconnus plutôt que celle, archi-connue, des célébrités agrées dans les livres d’histoire officielle. Le parcours d’Elisée Reclus est tout à fait exemplaire à ce titre : tour à tour rejeté par les tenants de la géographie classique, puis par les aficionados de la géographie marxiste, il a fallu plus d’un siècle pour qu’on lui concède enfin la place qu’il mérite dans l’évolution de cette discipline. Plus d’un siècle aussi pour que l’on admette enfin que les femmes ont joué un rôle d’importance dans la découverte des régions méconnues de notre planète au XIXème siècle par exemple. Je suis en train de terminer la lecture de l’histoire populaire des sciences de Clifford D. Conner. C’est très instructif et je ne manquerai pas de vous en parler bientôt. Bref, il y a du pain sur la planche du côté du travail de mémoire. Dans ce domaine, La Feuille n’inaugure aucune démarche nouvelle, elle se situe modestement  dans la lignée de quelques grands anciens.

D’ici quelques temps, la présentation du blog devrait être quelque peu revue… Il faut bien, de temps à autre, repeindre la façade. Il est probable aussi que pendant l’été la cadence de production de nouveaux billets soit un peu ralentie.. Je n’ai ni plan bien défini, ni calendrier rigoureux à respecter, par rapport à cela. Disons que les échanges que nous continuerons d’avoir par le biais des commentaires ou des courriels privés dictera un peu ma conduite ! Pas d’arrêt prévu pour l’instant, ni temporaire, ni définitif… Disons que j’adopte un rythme de croisière estival sans avoir de date de rentrée bien précise sous les yeux. Ceux qui veulent être informés des nouvelles publications peuvent tout simplement s’abonner au flux RSS (bas de page) ou consulter les blogs amis, plus modernes que celui-ci, offrant un état des lieux, sans cesse remis à jour, des publications d’autrui.
Je m’aperçois que j’ai beaucoup parlé d’histoire et de patrimoine dans ce texte ; rassurez-vous je garde un œil sur l’actualité. Encore faudrait-il qu’elle soit un peu plus palpitante que ce qu’elle est ces dernières semaines !

Un grand merci à celles et ceux qui nous lisent depuis le début ou bien qui ont pris le train en marche et ne l’ont pas quitté au premier feu clignotant. Un grand merci aussi à ma correctrice préférée, celle qui traque les petites et les grosses bévues, et qui, parfois, ajoute un peu d’huile ou de vinaigre dans la sauce de ma salade. Je vous ai fait grâce dans les illustrations, du billet de 500 euro (je ne lance pas d’appel aux dons !) ou de la salle des cinq cents où le petit Napoléon (le premier) débuta ses exploits un certain 18 brumaire. Je préfère nettement les chansons de Serge Utge Royo, la bière, les castors et la musique ! Bon vent, bonne voile !

10 Comments so far...

la Mère Castor Says:

9 juillet 2011 at 16:07.

Une pièce avec un castor, j’adore. Passez donc un bon été et vive le cinq centième billet.

Cathy Says:

14 juillet 2011 at 18:33.

Cinq cents billets ! Waouh !!! C’est impressionnant. Bravo, et longue vie à la Feuille Charbinoise, dont j’apprécie toujours autant la lecture. Et un bel été, avec pleins de rencontres (virtuelles ou non 😉

Paul Says:

15 juillet 2011 at 08:23.

@ Cathy – Grand merci et – normalement – à bientôt !

François Says:

16 juillet 2011 at 21:57.

500 déjà, comme le temps passe vite! Bravo pour cette longévité. Et merci pour les nombreuses lectures intéressantes que cela a représenté.

leirn Says:

17 juillet 2011 at 22:56.

Chère feuille… bon anniversaire pour ta 500tième…

fred Says:

18 juillet 2011 at 14:28.

itou ô grand Zihou
bon anniversaire à la feuille !

Clopin Says:

23 juillet 2011 at 00:55.

Nous c’était plutôt bière, castors et moustiques…Mais c’était grandiose ! Mais on a pas croisé votre fiston à Montréal !
A suivre sur Clopineries, en tout cas, moi, j’ai assuré l’illustration.

Paul Says:

23 juillet 2011 at 07:49.

@ Clopin – Tiens, tiens ! Les Québecois d’adoption temporaire sont de retour ! Je ne manquerai pas de suivre le détail des péripéties de votre voyage ! A bientôt !

Zoë Lucider Says:

23 juillet 2011 at 22:27.

Paul, félicitations pour l’endurance, la qualité, l’humour, les illustrations et grand merci à la fidèle qui assiste. bien à vous

Lavande Says:

28 juillet 2011 at 22:01.

Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.
Le Cid (1636), IV, 3, Rodrigue

Pierre Corneille (blogueur bien connu)

Un bel avenir pour La Feuille!

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