8 octobre 2012

Bric à blog vachement trop bien pour l’automne

Posté par Paul dans la catégorie : Bric à blog .

Après les manoirs, les vaches, vaches à lait (du Beaufortain s’il vous plait). Leur point commun avec nous ? Se faire traire tous les jours. Une différence majeure ? Nous ce sont les banquiers qui nous traient ; mais l’exploitation est tout aussi radicale. Images de troupeau ; images sereines, mais, au bout de la route l’abattoir. Heureusement nous n’en sommes pas encore là. « Soleil vert » c’était de la bonne vieille SF… Mais dans notre monde, les bouches inutiles – celles qu’on ne peut « traire » tous les jours pour en extraire la substantifique moelle – ne pèsent pas bien lourd sur l’échiquier du capitalisme sauvage. Pour en revenir à ce bric à blog riche en adresses (blogodiversité durable je l’espère), je ne vais pas le ponctuer de meuglements sonores, mais les vaches seront quand même notre fil conducteur.

Commençons par un lien vachement utile. J’ai découvert en rebondissant depuis la page de « Météo France », un site qui porte le nom un peu austère de DRIAS et qui s’intéresse au futur du climat ; une concrétisation en quelque sorte de ce que peuvent donner les projections des climatologues sur l’évolution envisagée de la météo, région par région. Vous pourrez vous faire une idée de la situation climatique en 2055 ou 2088 (température et pluviométrie). C’est très détaillé et donc sans doute un peu approximatif : on ne doit pas avoir une foi inébranlable dans les calculs informatiques, même si la météorologie est l’un des secteurs les plus voraces en matière de puissance de calcul. Je ne sais pas si Mme Soleil aurait osé en son temps. La tendance globale – vous vous en doutez – est au réchauffement : plus chaud (2 à 3°en moyenne en 2055) et plus sec (un cumul de pluie annuel inférieur de 200 mm dans notre belle région par exemple). Les variations par rapport aux moyennes sont néanmoins importantes. S’agit-il d’hypothèses optimistes, pessimistes, équilibrées ? Je n’en sais rien, mais en tout cas c’est intéressant à connaître. Si ces tendances se confirment, il est fort probable que la vie végétale et la vie animale connaîtront elles aussi des changements.

Paragraphe « bricolage ». Un premier lien vachement sympa vers le site « fabriqué à mains nues« . Le dernier billet publié « Du taillage de crayon » vaut le détour à lui tout seul. Je suis certain que vous n’avez jamais autant réfléchi à la manière dont vous affinez avec amour la pointe de votre précieux « crayon de papier » comme disaient les enfants à l’école. Si votre curiosité naturelle et scientifique vous pousse à aborder des sujets plus sérieux, telle la thermodynamique, alors le billet précédent est pour vous. Ainsi de suite… « Fabriqué à mains nues » ne se prend pas au sérieux, mais donne du grain à moudre à celles et ceux qui aiment bien tourner autour des choses afin de comprendre le pourquoi du comment de la petite manivelle qui tourne, qui tourne, qui tourne… Prenez la peine de cliquer sur « à propos de ce blog » et d’admirer la jolie photo du bureau de l’auteur. Je regrette simplement, en tant qu’ami des chats, qu’on ne voit qu’un si petit bout du sympathique animal.
Après ces quelques lectures roboratives, vous êtes fin prêt pour vous rendre sur la page de compte-rendus du premier « Open Bidouille Camps » qui a eu lieu en septembre à Saint-Ouen. L’article, vachement passionnant, est publié sur le site d’OWNI et propose plusieurs photos sympas de la manifestation. Il s’intitule « On a bien fait la bidouille à la française« . Les ateliers de fabrication et de réparation de divers objets technologiques sont à la mode dans les pays anglo-saxons depuis quelques années et commencent à se développer dans notre pays. Les principes sont simples : échapper aux mécanismes commerciaux traditionnels, démontrer que les objets peuvent avoir une seconde vie, partager les savoirs, chercher de véritables innovations c’est à dire des objets qui peuvent réellement enrichir (aux sens de embellir et/ou faciliter) notre vie sans être énergie-voraces. J’avais déjà évoqué cette question dans un « bric à blog » antérieur, en vous parlant des « fab’lab » aux USA. Le sujet m’intéresse toujours autant. Moi mon truc c’est le bois, plus que l’électronique et j’échangerais volontiers !

Si vous bricolez à mains nues et que le bruit des moteurs n’envahit pas trop votre espace de labeur, alors autant écouter de la musique. J’ai découvert un site qui enchante mes oreilles, et que je trouve donc vachement joli, musicalement parlant. Ça s’appelle « bordel de mer » et ça déborde de chouettes chansons de marins. « Oh hisse et ho ! » n’est-ce pas parfaitement adapté au va-et-vient énergique du rabot ? Il s’agit en fait d’une émission de radio hebdomadaire, diffusée chaque dimanche sur les ondes toilesques, depuis la Montérégie, une belle région du Québec, précisé-je pour les incultes. Le Québec est le paradis des amateurs de musique traditionnelle de tous bords (comme moi !)… Paradis pour la musique en général mais pas que… les Québecois ont le talent de continuer à s’intéresser à des domaines artistiques que nous boudons un peu : le conte par exemple… En tout cas, grâce à « Bordel de Mer », j’ai fait de bien belles découvertes et appris aussi de tristes nouvelles comme celle du décès du chanteur breton Michel Tonnerre.

Ceux ou celles qui pensent que j’allais m’écarter de l’actualité politique, écologique et des malheurs de ce monde, vont être un peu déçus par la suite… Autant préparer la transition en douceur en vous parlant d’un article du Monde (Diplomatique bien sûr !) qui fait le point sur les tentatives de construction d’une économie parallèle en Italie. Du bricolage en commun aux monnaies parallèles en passant par les éco-villages, il ne pourrait bien y avoir qu’un seul grand pas à franchir. La crise économique actuelle fournit un bon levier à ceux qui veulent inventer d’autres solutions au quotidien. Comme le dit si bien le site d’infos Utop’Lib, on ne cause point de « grand soir » mais plus trivialement de « petits matins » qui chantent. C’est vachement bon pour le moral de savoir qu’il existe quelques portes de sortie dans le labyrinthe dans lequel nous errons. L’article rédigé par Geraldina Colotti dresse le portrait d’un certain nombre d’expériences en cours dans les villes ou villages italiens. Ces chantiers collectifs sont un peu moins célèbres que d’autres, en Espagne ou en Grande Bretagne, mais ne présentent pas moins d’intérêt pour autant. En lisant ce texte bien documenté, vous apprendrez – comme moi – l’existence depuis 1996 d’un Réseau Italien des Villages Ecologiques ou vous entendrez parler de GAS, groupements d’achat solidaires qui ressemblent en beaucoup de points à nos AMAP. Une recette de fonctionnement que je trouve diablement sympathique : « Mélanger dans une banque un kilo d’échanges avec trois cents grammes de réciprocité et de socialisation. Ajouter une tasse d’amitié, trois cuillerées de sympathie, deux jaunes d’œuf de confiance et épaissir avec un sachet de joie. Bien mixer le tout avec une pincée de folie, une de magie et une de mystère. Asperger de couleur. Enfourner à la bonne température pendant le temps qui convient. Pour finir, saupoudrer de spontanéité, garnir de culture et d’art, et servir avec douceur la banque du temps (BdT). »

Le reste de l’actualité écologique que j’ai retenue n’a rien de bien réjouissant. Un problème vachement inquiétant par exemple, celui des OGM dont on nous a rabattu les oreilles à la fin du mois de septembre, avant de passer la question à la trappe et de laisser les « experts » décider pour nous. Il suffit que soient publiés les résultats d’une étude conduite par un chercheur pendant deux ans, que les conclusions de cette étude aillent à contre-courant du discours officiel rassurant, pour que le Professeur Seralini qui a commis cette grossièreté soit soumis à un véritable tir de barrage de « contre-expertises » dont certaines ont été réalisées en quelques heures. Il est vrai qu’en matière de mise sur le marché d’OGM les géants du secteur rivalisent totalement de manque de sérieux. Les OGM c’est l’un des avenirs radieux que nous offre la science au service des marchands, alors vous comprenez, Germaine, ceux qui se permettent d’avoir des doutes ne sont que des illuminés passéistes (tiens, c’est un discours qu’on a déjà entendu). Petite galerie de portraits des courageux avocats de Mr et Mme Monsanto sur le site « Combat Monsanto » : « Ces conflits d’intérêt qui nuisent à la science » – ou sur le blog « Planète sans visa » de Fabrice Nicolino : « Je n’ai pas le temps mais quand même (l’étude Séralini sur les OGM) » ; deux lectures édifiantes.
Vachement énervant tout ça, d’autant que ces messieurs ne s’arrêtent pas à la génétique et à l’atome, mais se passionnent aussi pour les nanoparticules. Heureux cobayes que nous sommes ! Nous expérimentons à tout va et pendant ce temps, les nanoparticules se dispersent tranquillement dans l’environnement. Un article de Basta signale une étude publiée dans la revue de l’Académie des Sciences aux USA, dont les résultats sont plus qu’effrayants. Certaines de ces nanoparticules  déjà employées comme additif dans le diésel ou comme composant dans les cosmétiques, auraient la particularité, une fois dispersées dans les sols, de bloquer ou de ralentir le développement des végétaux. Rappelons à nos lecteurs inattentifs que les industriels profitent d’un vide législatif impressionnant pour faire un usage de plus en plus « généreux » de ces nanoparticules dans un nombre élevé de produits que nous utilisons au quotidien. L’occasion, pour faire le point, de relire l’ouvrage édité par le collectif grenoblois PMO (Pièces et Main d’œuvre). Le titre de ce livre documentaire : « Aujourd’hui le Nanomonde ». Toute étude qui montrerait un lien quelconque entre les nanoparticules d’aluminium et les maladies neurodégénératives est condamnable d’avance par la communauté scientifique bien pensante. Qu’on se le dise !

 Les anars sont capables de prendre de vachement bonnes initiatives. J’en suis convaincu, mais ça ne fait de mal à personne de le répéter : après « anarlivres » qui recense les nouvelles publications de revues et de livres ayant un rapport direct avec la pensée libertaire, après « cartoliste » qui fait le même travail ardu sur les cartes postales (histoire et actualité), voici maintenant « placard« , un site consacré à l’inventaire des affiches anarchistes. Si avec tout ça vos connaissances sur l’anarchisme se limitent à ce qu’en racontent le Figaro, le Nouvel’Obs ou l’Humanité, vous n’avez vraiment aucune excuse !
Mon inventaire des sites documentaires sur le mouvement libertaire ne serait pas complet si je ne mentionnais pas aussi « 100 ans de presse anarchiste« . Il s’agit d’une mise en ligne de la thèse de René Bianco, décédé en 2005. Mais le travail ne s’arrête pas à cette échéance : un groupe de bénévoles s’est engagé à poursuivre le travail.

Le coup de cœur du mois reste à l’ombre du drapeau noir :  j’ai ajouté à la liste de mes favoris le blog et les chroniques de Floreal. J’en ai déjà parlé dans l’un des brics à blog antérieurs et je confirme ! J’aime le ton et le contenu. Parmi les derniers billets publiés, ces derniers jours, lire, entre autres, « la vie d’un homme et l’avis d’un expert, combien ça coûte ? » Tant qu’il y aura de bons blogs ça sera vachement plaisant de se balader sur la toile ! A la prochaine ! Ça me fera vachement plaisir de lire vos commentaires d’ici là !

NDLR : s’il manque des liens dans le texte c’est tout simplement qu’ils figurent dans les liens permanents (colonne de droite). Les photos proviennent de la vachothèque de la FC. Un seul ruminant n’est pas originaire du Beaufortain…

 

 

9 Comments so far...

François Says:

8 octobre 2012 at 22:43.

Je ne suis pas tout dans tes bric-à-blogs, ça me ferait trop de lecture, mais j’ai été attiré par le « fabriqué à mains nues » et j’ai beaucoup aimé.

Par contre, il manque le lien pour le Open Bidouille Camps. J’ai trouvé ça: http://owni.fr/2012/10/05/lopen-hardware-veut-changer-de-braquet/, mais je ne sais pas si c’est l’article auquel tu faisais référence.

Paul Says:

9 octobre 2012 at 08:26.

@ François – Merci de m’avoir signalé l’omission. J’ai rectifié. L’article auquel je fais allusion n’est pas celui que tu indiques, mais ton lien est intéressant aussi. OWNI a publié pas mal de choses sur le sujet. Il faut dire que ce type d’investigation se situe bien dans leur champ opérationnel !

Phiphi Says:

9 octobre 2012 at 12:39.

Tu as oublié une vache, Paul 😉
http://www.routard.com/photos/normandie/20618-vimoutiers.htm

Paul Says:

9 octobre 2012 at 13:32.

@ Phiphi – Il y a trop de lacunes dans mes connaissances du monde des vaches célèbres. Je vais tenter d’y remédier pour rédiger d’ici quelques mois un bric à vaches terriblement blog.

la Mère Castor Says:

17 octobre 2012 at 09:05.

Les salers sont vachement belles aussi.

Paul Says:

17 octobre 2012 at 19:25.

@ Mère Castor – Je concède, je concède ! Les Salers sont très belles (moi je les appelle vaches d’Aubrac, avec les longues cornes – je ne fais pas de confusion ?) – Gloire aux vaches au plus haut des divines fromageries et que le pêché de gourmandise nous soit pardonné sans limite…

la Mère Castor Says:

19 octobre 2012 at 16:26.

Enfer et confusion ! L’Aubrac, magnifique, a le poil beige tirant vers le gris et des yeux de biche, soulignés de noir, si doux et la Salers a le poil roux, souvent ondulé, voire bouclé (il faut supporter les hivers auvergnats) et de superbes cornes en lyre. Louis, le frère de notre ami Antoine (http://supeyres.over-blog.com/) a un très beau troupeau de Salers.

Paul Says:

19 octobre 2012 at 18:08.

@ Mère Castor – enfer et damnation éternelle. Mère Castor a entièrement raison ! Il faut que je révise mes vaches. Heureusement que c’est un sujet que la « Feuille » n’aborde pas trop souvent… La prochaine fois je tournerai mon clavier trois fois dans ma bouche avant d’écrire des crosses bêêêêêtises.

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