24 février 2014

Sur le pont de Nantes, c’est comme naguère en Avignon…

Posté par Paul dans la catégorie : Humeur du jour; Vive la Politique .

memorial_1548 On y danse, on y danse ! Je laisse à la « Parisienne Libérée » la suite de la chanson.
Grosse manif samedi 22 février, pour rappeler aux malentendants du gouvernement que l’aéroport de Notre Dame des Landes n’a pas plus la cote en 2014 qu’en 2013 et que la Gauche Roudoudou ferait mieux de proposer des projets intelligents et surtout utiles au populo, histoire de voir sa popularité remonter dans les sondages. Entre cinquante et soixante mille personnes, accompagnées de plus de 500 tracteurs, ont défilé dans les rues de la ville. Le ministère, la préfecture, la mairie, ont mis en place tous les éléments nécessaires à une bonne petite sauterie : centre ville bouclé, démonstration de force (ou présentation de mode ? vue la grande variété des uniformes…) des camarades musclés de Monsieur Valls. La sauterie a eu lieu et notre bon ministre de l’intérieur a pu essayer de redorer son blason en évoquant ces fameux « black blocs » censés terroriser la ménagère de plus de cinquante ans. D’après les images que vous allez pouvoir admirer ci-dessous, les tracteurs ont été bien nettoyés par les canons à eau. La mairie pourra réquisitionner ces engins pendant la semaine pour nettoyer quelques vitrines (attention au réglage de la pression) dès que les casqués auront fini de nettoyer leurs visières, leurs vestes rembourrées, leurs jeans tendance, et leurs baskets décathlon adaptées à la course à pied sur terrain mouillé.

capital_1561 Les journalistes « aux ordres » n’ont pas encore compris grand chose à ce que réclament bon nombre de citoyens dans ce pays : par exemple que les décisions soient prises par les élus du peuple (s’ils ont encore une utilité quelconque) plutôt que lors des réunions de Conseils d’Administration. Ou alors, que les choses soient claires et que notre Ministre du redressement des trucs qui pendent et notre Ministre des bâtons qui s’agitent soient directement payés par la multinationale Vinci. Ce serait un bon moyen de réduire le déficit budgétaire : faire payer toutes les marionnettes qui nous gouvernent par les sociétés qui les manipulent, éviter de jeter l’argent public dans des poches trouées… j’en passe et des meilleures, l’objectif de cette chronique étant avant tout de vous faire admirer quelques jolies images prises par un mien ami qui a lâchement profité de ses avantages scandaleux de fonctionnaire retraité pour aller mitrailler numériquement la flicaille bien réelle et les créations artistiques des Zadistes. Les photos ci-contre et ci-dessous sont donc l’œuvre de E. B-C (c’est un pseudonyme) photographe émérite des grands moments de notre histoire nationale. Il est innocent en ce qui concerne les légendes parfois sarcastiques.

Les médias se sont complaisamment étalés sur la violence des manifestants, évitant, comme toujours, de faire allusion à la violence étatique. Une fois de plus, un manifestant a perdu un œil en raison des tirs tendus effectués par les forces de l’ordre, mais cette violence là n’était visiblement pas à l’ordre du jour dans les compte-rendus journalistiques. Drôle de conception de la violence dans notre société : tout est question d’échelle, mais ce n’est pas nouveau. Un pavé dans une vitrine Vinci c’est de la violence ; un manifestant blessé grièvement c’est un accident malencontreux. Et bien entendu, lorsqu’on impose à une population des décisions dont elle ne veut pas, ce n’est que « raison d’Etat »… Place au reportage !

Précisons déjà la ligne philosophique générale. A noter, pour la DCRI, que l'on voit nettement les jambes d'un élément de black bloc (pantalon noir, black en anglais).

Précisons déjà la ligne philosophique générale. A noter, pour la DCRI, que l’on voit nettement les jambes d’un élément de black bloc (pantalon noir, black en anglais).

Sur cette photo de banderole on voit très bien pour quelle raison les gens étaient là. En bas à gauche, Manuel Valls a remarqué que l'on apercevait un fragment de farmers black bloc.

Sur cette photo de banderole on voit très bien pour quelle raison les gens étaient là. En bas à gauche, Manuel Valls a remarqué que l’on apercevait un fragment de farmers black bloc.

Le cortège arrive face aux barrières que les forces de l'ordre ont dressées pour empêcher un passage par le centre ville (itinéraire habituel des manifestations).

Le cortège arrive face aux barrières que les forces de l’ordre ont dressées pour empêcher un passage par le centre ville (itinéraire habituel des manifestations).

 

On ne peut pas vraiment parler de Land Art, puisqu'on est en milieu urbain...

On ne peut pas vraiment parler de Land Art, puisqu’on est en milieu urbain…

Mais cela rend difficile le travail des vidéastes amateurs... Où étais-tu ce samedi ? lui demandera sans doute son épouse... Certainement pas à Nantes, il ne neigeait pas !

Mais cela rend difficile le travail des vidéastes amateurs… Où étais-tu ce samedi ? lui demandera sans doute son épouse… Certainement pas à Nantes, il ne neigeait pas !

Décidément, Vinci n'a pas la cote ; on se demande pourquoi...

Décidément, Vinci n’a pas la cote ; on se demande pourquoi…

L'arme secrète des Zadistes, celle qui va permettre de vaincre la charge non violente des bulldozers, des expropriateurs et des pompes à phynances publiques...

L’arme secrète des Zadistes, celle qui va permettre de vaincre la charge non violente des bulldozers, des expropriateurs et des pompes à phynances publiques…

Autre mouvement extrémiste que Mr Valls ne connait pas encore : le "Green bloc". De quoi s'y perdre avec toutes ces couleurs. A moins que, comme le dit Sainte Marine, Valls ne soit tout simplement complice... Mais sait-il seulement conduire un tracteur ?

Autre mouvement extrémiste que Mr Valls ne connait pas encore : le « Green bloc ». De quoi s’y perdre avec toutes ces couleurs. A moins que, comme le dit Sainte Marine, Valls ne soit tout simplement complice… Mais sait-il seulement conduire un tracteur ?

Les uniformes de nos CRS sont de plus en plus variés. Est-ce en raison d'un manque de moyens ? La photo est petite mais l'un des personnages arbore fièrement un autocollant relatif à la manifestation sur sa jambe droite. J'enlève le casque et le blouson et hop ! je deviens un citoyen lambda... De là à ce que certains se mettent à charger en kilt ou en djellaba...

Les uniformes de nos CRS sont de plus en plus variés. Est-ce en raison d’un manque de moyens ? La photo est petite mais l’un des personnages arbore fièrement un autocollant relatif à la manifestation sur sa jambe droite. J’enlève le casque et le blouson et hop ! je deviens un citoyen lambda… De là à ce que certains se mettent à charger en kilt ou en djellaba…

Communiqué des organisateurs-trices de la manifestation anti-aéroport du 22 février

La manifestation d’aujourd’hui a connu une mobilisation inégalée.
520 tracteurs, venus de tous les départements limitrophes ont été comptés, deux fois plus que le 24 mars 2012 à Nantes. Cela marque une implication massive du monde paysan. Les tracteurs vigilants sont prêts à intervenir sur la zad.
Il y avait 63 bus venus de toutes les régions de France, deux fois plus encore que lors de la chaîne humaine. C’est le signe d’une mobilisation nationale et de la connection entre Notre Dame des Landes et d’autres luttes contre les grands projets inutiles et imposés.
Il y avait entre 50 et 60 000 personnes, plus encore que lors de la manifestation de réoccupation du 17 novembre 2012. Il s’agit de la plus grosse mobilisation du mouvement.
Le défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas, salamandres, tritons géants, masques d’animaux marquant le refus de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de compensation. Des prises de paroles et animations ont eu lieu jusqu’à 18h square Daviais.
La préfecture avait choisi de mettre Nantes en état de siège et de nous empêcher d’être visibles dans le centre ville. C’est la première fois qu’on interdit à une manifestation d’emprunter le Cours des 50 Otages. Une partie du cortège est passée par l’île Beaulieu. Une autre a essayé de passer par le trajet initialement prévu et a fait face à une répression policière violente avec tir de flashball, gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes. Cela n’a pas empêché les manifestant-e-s de rester en masse dans les rues de Nantes jusqu’à la fin.
Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ?
Cette journée est un succès et les différentes composantes de la lutte restent unies sur le terrain. L’opposition ne fait que croître depuis 30 ans. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’abandonner le projet d’aéroport !
Contacts presse : COPAIN : Jean-François Guitton : 06 78 90 46 04 Coordination : Julien Durand : 06 33 51 01 35 ZAD : Camille : 06 32 98 78 36.

addenda : quelques bonnes adresses pour compléter

Un bon article à cette adresse : « Nantes, centre ville dévasté : de quoi parle-t-on ? »
Une intéressante série de vidéos : « Nantes, ça s’est passé un 22 février »
Un point infos pour ceux qui ont été blessés pendant la manif : « Conseils d’urgence« 
A propos des projectiles utilisés par les forces de l’ordre : « photos des munitions collectées dans les rues de Nantes »
Le point du vue de Françoise Verchère, conseillère générale « Front de Gauche » de Loire Atlantique.

 

 

 

 

 

 

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