8 janvier 2008
Miam ! c’est bon les patates…
Posté par Paul dans la catégorie : Boîte à Tout .
Certains vont se dire que je suis encore parti pour délirer… Et bien non, c’est un sujet tout ce qu’il y a de plus sérieux, n’en déplaise aux grognons : l’Organisation des Nations Unies vient de décréter « 2008, année internationale de la pomme de terre ». Ça ne rigole pas. Vous noterez que les femmes ne disposent que d’une journée par an, la patate, elle, 365 jours. Cela sous entend qu’il faut un siècle aux femmes pour avoir autant de journées de célébration que la divine pomme de terre. Comment se fait-il que l’on décide de rendre soudainement un tel hommage à ce déjà prestigieux légume ? Et bien parce qu’il s’avère que la pomme de terre, présente maintenant sur tous les continents, fait partie des quatre cultures les plus importantes au monde avec le maïs, le blé et le riz. Depuis qu’elle a été importée en Europe par exemple, elle a permis d’éloigner un peu plus le spectre de la famine, notamment dans les pays nordiques où la culture des céréales était parfois très aléatoire. Rapportée en Europe par les premiers conquistadores, il lui a cependant fallu du temps avant de conquérir nos palais délicats. Sa culture se répand en France à la fin du XVIIIème siècle (rappelez vous vos manuels d’histoire et ce bon Monsieur Parmentier qui a décidé de lancer les frites en accompagnement de la poule au pot de ce bon Monsieur le Roy Henri…) L’épidémie de mildiou qui a lieu en 1845 provoque une famine importante en Europe (et notamment en Irlande) ce qui montre bien déjà l’importance de ce légume dans notre alimentation.
Quelques chiffres concernant la pomme de terre sont assez impressionnants : savez-vous par exemple que cela fait 8000 ans que les peuples indiens de la Cordillère des Andes la cultivent, qu’il en existe plusieurs milliers de variétés, et que la récolte annuelle se chiffre à plus de 300 millions de tonnes ! Il existait des pommes de terre pour tous les climats, tous les types de sol, tous les usages possibles et imaginables : des bleues, des jaunes, des rouges, des blanches… un vrai kaléidoscope. J’emploie l’imparfait car, comme pour beaucoup d’autres légumes traditionnels, le patrimoine génétique s’est considérablement affaibli et beaucoup de variétés n’existent plus du tout ou bien à titre de spécimens dans les banques de données de certaines multinationales bien connues des agriculteurs. Le choix pour le cultivateur français se résume à l’heure actuelle à une douzaine de variétés courantes : il est encore plus restreint pour le client du supermarché. La tendance semble heureusement s’inverser tout doucement à l’heure actuelle, mais les variétés « exotiques » sont vendues au tarif « produit de luxe » !
La pomme de terre est un plat de riche pour les pauvres : elle contient de nombreux éléments minéraux comme le potassium, le cuivre, le fer ou le zinc, mais aussi, c’est moins connu, une bonne dose de vitamine C et de vitamine B6. Pour faire bonne mesure on ajoutera des antioxydants, des fibres et beaucoup d’autres vitamines du groupe B… J’en passe mais je garde le meilleur : la pomme de terre c’est bon. De la purée aux frites en passant par la tartiflette (la Savoie n’est pas loin) pour aboutir au gratin (je suis Dauphinois et fier de l’être), cuites à la vapeur, au four, dans le lait, dans l’huile, dans la graisse d’oie…. Miam ! Bon je reconnais que sur la fin il y a un petit dérapage par rapport à la diététique et que tous les bienfaits de la patate ne se retrouvent pas forcément dans une platée de frites !
Gloire soit donc rendue à l’ONU pour cette célébration annuelle de la patate. Nous ne manquerons pas de commémorer régulièrement cet événement, y compris sur ce blog dont l’un des objectifs est de joindre l’informatif à l’agréable, d’encourager les petites causes comme les grandes et de vitupérer aussi bien contre les petits c…. que contre les grands. Vous noterez que j’ai eu l’élégance d’arrêter au premier paragraphe ma comparaison entre l’hommage rendu aux femmes et celui rendu à la pomme de terre… Le terrain est miné !
Je n’ai fait qu’effleurer (comme d’habitude) ce sujet passionnant et je vous invite à prolonger votre étude en vous rendant sur le site officiel des festivités patatesques 2008. Il est bien fait, intéressant et m’a fourni l’illustration d’en-tête de cette chronique. Rendez-vous sur la page intitulée « concept », vous verrez que non, vraiment, on ne rigole pas du tout avec ce sujet ! Citation finale : « L’Année internationale de la pomme de terre a pour mission de renforcer la sensibilisation à l’importance de la pomme de terre en tant qu’aliment des pays en développement, et promouvoir la recherche et développement des systèmes basés sur la pomme de terre afin de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. » J’espère que notre Bonaparte national en parlera dans sa conférence de presse… et que l’on me pardonnera de plaisanter (un peu !) sur un sujet aussi important…
3 Comments so far...
Lavande Says:
8 janvier 2008 at 20:15.
En Irlande j’ai acheté un livre de recettes uniquement à base de patates…mais bien plus subtiles et élaborées que les frites!
Ta femme Says:
8 janvier 2008 at 20:41.
Persiflage matheux
« Cela sous entend qu’il faut un siècle aux femmes pour avoir autant de journées de célébration que la divine pomme de terre », dis-tu. Avoir rêvé la nuit dernière qu’on te rendait un devoir de maths où tu avais décroché un 13.8 t’a ruiné le chromosome des maths, puisque, en effet, il faut aux femmes plus de trois siècles et demi pour atteindre les 365 célébrations ! Comme de surplus 2008 est bissextile, l’année de la pomme de terre sera terriblement longue à égaler en durée pour la condition féminine. Mais miamm, qu’est-ce qu’on va se mettre.
fred Says:
10 janvier 2008 at 08:29.
Râââ la Pomme de terre !
Qui pourrait résister à ce joyeux tubercule ?
Pas moi en tout cas !
Puisque cette année, j’ai redécouvert le bonheur d’éplucher moi même !