29 février 2008
Considérations oiseuses et oisives sur un 29 février
Posté par Paul dans la catégorie : Boîte à Tout .
Cette année, la journée de la femme aura lieu le 8 mars si je ne me trompe pas. Depuis que cet étrange rituel a été instauré, l’année de l’homme a été amputée d’une journée : il n’ y a plus que 364 journées de l’homme ce qui est bien peu étant donné la lourdeur du fardeau que nous avons à porter. Heureusement, les années bissextiles, la situation redevient normale : l’homme a droit à nouveau à une année complète de célébration, ce qui lui permet de laisser, sans trop rechigner, une journée de rêves et d’illusions aux femmes qu’il veut vénérer. Cette situation étant plutôt confortable, je proposerais bien une petite modification de calendrier : instaurer définitivement le fait que la journée de la femme soit inscrite sur nos tablettes le 29 février. Vous allez me dire que du coup, les pauvresses ne seraient mises en valeur qu’une année sur quatre. Certes, mais quelle journée, à cette occasion ! On se couperait en quatre pour organiser des festivités grandioses ! On pourrait même la décréter jour férié, sans trop amputer le P.I.B. N’ayant pas à travailler, l’homme serait mieux à même de fêter dignement sa compagne de toujours…
Cette histoire de jour férié m’amène à m’interroger sur la destinée de cette journée singulière, trois cent soixante sixième de l’année, sur le calendrier du travail. J’ai bien l’impression que les travailleurs se font avoir ce jour là. La durée légale du temps de congé étant fixée et non pas le nombre de jour d’activité, cela veut dire que, des années maudites comme celle-ci on travaille un jour de plus pour notre employeur. Mais le droit du travail étant complexe, que se passe-t-il pour ceux dont le temps de travail est annualisé ? Il y a de quoi en perdre son latin. Si le 29 février devenait, non seulement la journée de la femme, mais aussi un jour férié, tout le monde serait sur pied d’égalité. Il n’y aura jamais assez de jours fériés ! Il parait que l’un des pays au monde qui en avait le plus c’était le Népal. J’emploie l’imparfait car depuis que l’influence perverse des Maoïstes s’est fait sentir dans ce pays ce n’est pas évident que d’aussi précieuses traditions aient été maintenues.
Les moyens d’augmenter le nombre de jours fériés ne manquent pas. Dans le cadre d’une mondialisation bien comprise, par exemple, on pourrait adopter les jours fériés de nos voisins. Je suis prêt à être solidaire de nos voisins suisses lorsqu’ils célèbrent la fête de la Confédération le 1er Aout ou de nos amis du Québec lorsqu’ils vénèrent Saint Jean Baptiste le 24 Juin. Pour faciliter les échanges culturels et améliorer la tolérance religieuse, on pourrait inscrire au calendrier non seulement les événements particuliers aux catholiques, mais élargir avec beaucoup de grandeur d’âme aux Musulmans, aux Bouddhistes, aux Indouistes… Genre, si tous les gars (et les filles) du monde se donnaient la main pour faire la sieste au calme ! Pour les nombreux lecteurs fainéants et lectrices fainéantes de ce blog qui désirent s’expatrier et ce afin qu’ils puissent faire un choix objectif de leur nouveau pays d’adoption, je vous signale ce site remarquable que j’ai trouvé sur la toile : jours-feries.com
Pour conclure cette étude guère favorable malheureusement au PIB, signalons qu’au Moyen-Age, compte-tenu de l’importance de la religion, il y avait environ 190 jours fériés par an (dimanche inclus quand même !). Cela montre que cette époque, souvent considérée comme sombre, de notre histoire, ne manquait pas d’attraits quand même ! Tout cela nous ayant éloigné de notre propos initial, nous allons faire comme la bergère des Riches Heures du Duc de Berry et revenir à nos moutons. Sachez donc que la journée de la femme a été fixée au 8 mars en France par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy, en 1982. Lénine avait fait de même quelques années auparavant, en 1921, pour rendre hommage à une manifestation des femmes de St Petersbourg en 1917, réclamant le retour de leurs maris du front. Les Socialistes américains avaient anticipé sur ces événements en proposant une journée des femmes le 28 février 1909 (eux n’avaient pas osé le 29). Par la suite, c’est le dernier dimanche de février qui a été choisi, jusqu’en 1913.
Retour aux années bissextiles : elles existent depuis l’adoption du calendrier Grégorien qui est le nôtre depuis 1582. La présence d’une journée supplémentaire a permis de compenser la dérive du calendrier précédent, le calendrier Julien, qui n’avait pas pris en compte la durée réelle de la révolution de la terre autour du soleil, cet astre qui illumine notre ciel comme la présence de la femme illumine nos journées… En tout cas, cette chronique m’aura permis de parler de la journée de la femme avec une semaine d’avance. Le 8 mars, je pourrai échapper aux marroniers habituels…
NDLR : Les photos n’ont qu’un lointain et poétique rapport avec le sujet. Pour vous faire patienter en attendant le printemps, je vous propose quelques fleurs de mon jardin !