16 novembre 2010

J’t’en cause moi de remaniement ?

Posté par Paul dans la catégorie : Humeur du jour; Vive la Politique .

Ah l’actualité bandante des petits matins de novembre… Heureusement qu’il y a Grand Guignol et ses marionnettes pour apporter un brin de piment dans la ratatouille ! Allons-y, plongeons dans l’arène palpitante de la vie politique…  La rue en proposait un, de remaniement – un vrai – soutenue par les deux tiers de l’opinion publique, mais il est clair qu’elle n’a pas été entendue. Visiblement, les « démocrates » qui nous gouvernent ont un solide bouchon de cérumen dans les oreilles. A moins d’un bon coup de pied là où je pense, je ne vois pas trop comment on va le faire sauter… Le grand Charles aurait au moins magouillé un référendum à sa façon pour clore le bec aux lanceurs de pavés… On notera quand même le talent des aboyeurs aux ordres qui ont réussi à distraire le public avec cette histoire de ballet ministériel pendant un temps désespérément long… Je ne suis pas sûr que la foule ait été vraiment distraite, mais si c’est le cas, ces journaleux de misère, on pourra toujours les recaser à la foire du trône, comme bonimenteurs, quand on aura fait le grand ménage qui s’avère de plus en plus indispensable. Je vois bien Pujadas, l’homme à la laisse d’or, avec sa clique, argumenter dans un mégaphone pour inciter le bon peuple à venir visiter la galerie des monstres… Quoique… il leur faudra vraiment du talent pour inciter les gens à venir admirer la collection de politicards vérolés que l’on présentera dans des bocaux de formol (les techniques de momification sont trop coûteuses et n’est pas Staline qui veut…). En attendant, vous pouvez toujours faire chœur avec les pompoms girls de l’UMP : « il était un petit Fillon (bis) qui avait déjà beaucoup navigué (bis) mais pas assez pour être retraité… au gué au gué ! » à moins que vous ne préfériez le chœur des vierges socialistes et son solide refrain de bateleur : « Un jour viendra, au bris au bris, la DéeSse Ka, au bris au bris, elle nous r’dressera, au bris au bris, et on chantera… »

En tout cas me voilà pleinement rassuré, et ce, pour tout un tas de raisons que je m’en vais vous exposer d’un seul souffle. D’abord je suis satisfait de voir le gars condamné pour racisme prendre en charge le problème de l’immigration, en complément de son portefeuille de premier flic de France : c’est parfaitement logique si l’on veut faire vraiment risette aux ploucs du front nazional. Ensuite je suis vraiment ravi d’apprendre que l’autre insignifiant (je n’arrive jamais à me rappeler son nom) conserve la responsabilité des craies et des ardoises. Le seul domaine dans lequel il est vraiment efficace c’est le balayage. S’il continue, avec un peu d’assiduité, le ménage que le petit timonier lui a confié, d’ici peu la France sera le seul pays au monde où l’on enseigne sans enseignants. De toute façon, faire des études prolongées pour devenir flic ou chômeur, c’est coûteux pour la nation et totalement inutile. En réalité maintenant je m’en fous un peu puisque je dépends de celui qui s’occupe des anciens combattants du tableau noir… Mon bonheur est sans limite – je pense que vous me comprendrez puisque j’étais dans la rue en décembre 95 pour l’applaudir à tout va – quand j’apprends que l’on va confier les réparations de notre baignoire flottante et l’organisation des défilés costumés du 14 juillet à notre grand chauve national. Et d’une il va rester maire de Bordeaux (je n’aime pas les Bordelais – racisme primaire j’en conviens) et de deux il va arrêter d’emmerder les Québecois (j’aime bien les Québecois – j’ai bien le droit de jouer au jeu pourri de la préférence nationale). Ce gars, il a une tête à avoir joué aux soldats de plomb toute son enfance – donc il s’y connait – et de plus il a une solide réputation d’écologiste. Selon toute logique, nos chars d’assaut devraient bientôt rouler aux nécro-carburants et notre marine retrouver ses bonnes vieilles voiles d’antan (c’est dommage pour les chênes de Tronçais).

Avec Mme KM, l’écologie est en de bonnes mains : autant qu’elle y reste. De plus, ce bon Monsieur Fillon a eu l’idée judicieuse de virer les problèmes énergétiques de ce ministère-là pour les confier aux finances et à l’industrie et c’est logique. Il y avait une mauvaise répartition des taches : en quoi les histoires d’uranium, de pétrole et de gaz de schiste peuvent-elles concerner les responsables des pelouses et des ronds-points fleuris ? Il est plaisant de voir qu’un homme convaincu des bienfaits du nucléaire prenne en charge le dossier énergétique et l’aborde uniquement sous l’angle financier. Entre deux cures de rajeunissement à Tchernobyl, il pourra confirmer l’efficacité dont il a fait preuve concernant la chasse aux immigrés clandestins en établissant un programme de construction de réacteurs EPR digne de la grandeur de notre beau pays. En Gaspésie ils ont un drapeau bleu blanc rouge avec une étoile jaune. Nous, on pourra bientôt adjoindre un symbole radioactivité à notre banal drapeau tricolore : ce sera plus seyant. De surcroit, on ne pouvait pas confier à des écologistes – fussent-ils d’opérette – la gestion d’un dossier aussi délicat que celui des gaz de schiste. Certains forages de prospection devant être exécutés au Larzac, je me demande si l’on n’aurait pas dû confier le dossier énergétique conjointement à l’armée et au budget… Le Larzac est un terrain de jeu bien connu des militaires ; ce serait leur donner une nouvelle fois l’occasion de jouer à saute-moutons.
Et puis tant que l’on conserve MAM et Roselyne, on ne peut qu’avoir le sourire aux lèvres. De plus, pour la première fois de l’histoire de la cinquième République depuis Louis XVI, nous allons avoir la joie d’avoir un couple de ministres ! J’espère qu’ils ne siègeront pas trop près l’un de l’autre lors des sauteries du mercredi… En matière de vaudeville on est déjà largement servis ! Je ne voudrais pas que notre pays, déjà dirigé par un couple d’artistes (tous deux chanteurs d’opérettes), donne une impression de trop grand relâchement moral : cela nuirait à notre image dans le NYT (New York Times pour les incultes). On ne badine pas avec la politique ! Demandez à ce cher Monsieur Woerth qui a dû s’éclipser malgré la gloire malodorante qui lui a dégouliné dessus grâce à la réussite de sa somptueuse réforme des retraites ! Je vous ai touché un mot de l’ineffable Roselyne, mais comme je ne suis pas un élève très attentif, je ne sais déjà plus de quelles babioles elle va s’occuper. Pardonnez moi aussi d’avoir omis de pleurer sur le départ de Kouchner, je n’ai plus d’oignons sous la main !

Inspirée par l’actualité récente et à la veille de son troisième anniversaire (17 novembre), la Feuille Charbinoise a décidé, elle aussi, de procéder à un grand remaniement (un remaniement complet et non un reniement – le MA reste et c’est essentiel). Le principal rédacteur s’est présenté sa propre démission, qu’il a accepté derechef, puis s’est ensuite auto désigné pour reprendre en charge les mêmes fonctions afin qu’un souffle nouveau apporte de l’oxygène à la rédaction et renouvelle le contenu un peu sclérosé des chroniques. Dès demain (promesse électorale), vous retrouverez donc la même signature à la base d’un certain nombre d’articles et j’espère que vous aurez conscience du changement profond qui va s’opérer dans le fond comme dans la forme de nos éructations. J’en ai profité au passage pour m’augmenter de vingt pour cent, compte-tenu de la progression irrésistible de l’audience feuillesque. Pendant que les regards sont tournés vers les abîmes élyséens, le FARC (Front Anarcho Rural du Charbinat) continue son travail de sape à l’égard des idées dominantes, partant du principe que seules les antithèses virulentes et les utopies galopantes ont été responsables, jusqu’à présent, d’un quelconque progrès de l’humanité. Si on laisse les moutons galoper derrière les lemmings, ils vont droit vers l’abime. Le père Lapurge, le père Peinard et le père Ubu sont nos maîtres à penser (il en faut bien trois, au moins un par bougie) ! Pour ce qui est du présent et de ses révolutions de palais, mieux vaut en rire, je crois, plutôt qu’en pleurer. Pendant qu’on vous distrait avec les comédiens de Matignon, on ne vous casse pas les pieds avec le choléra à Haïti au moins.

Comme disait ma vieille grand-mère, « un anniversaire s’en vient, une bonne bouteille s’en va… » Allez et consommez en paix, mes sœurs et mes frères, les boutiques de Noël sont pleines à craquer et les canards attendent, à la queue leu leu, l’ablation de leur foie cirrhotique.

5 Comments so far...

Lavande Says:

16 novembre 2010 at 21:15.

France inter a eu le culot de supprimer « le masque et la plume » pour causer pendant une heure d’un non-remaniement dont il n’y avait rien à dire!

Zoë Says:

16 novembre 2010 at 22:21.

Bravo cher confrère d’avoir longuement commenté cette énième minuscule avatar (transformation) de notre minuscule département de la planète. Pour ma part, j’ai été très elliptique et cependant en phase totale avec la chronique charbinoise dont je tiens à saluer le renouvellement dans la continuité. Longue vie à ce nouveau directoire.

fred Says:

17 novembre 2010 at 09:32.

Galouzot De Villepin Président !
(on dirait un nom de cheval pour le quinté !)

Le petit Timonier nous a refait le coup du « j’ai changé ».
Soit disant qu’il réflechit maintenant avant d’agir ….

CATHY38 Says:

19 novembre 2010 at 21:46.

Je souhaite un bon anniversaire et une longue vie à votre blog pétillant d’esprit et d’une richesse insoupçonnable !

Sophie K. Says:

21 novembre 2010 at 22:37.

Bon anniv’, petite Feuille ! :0)

Leave a Reply

 

Parcourir

Calendrier

novembre 2024
L M M J V S D
« Avr    
 123
45678910
11121314151617
18192021222324
252627282930  

Catégories :

Liens

Droits de reproduction :

La reproduction de certaines chroniques ainsi que d'une partie des photos publiées sur ce blog est en principe permise sous réserve d'en demander l'autorisation préalable à (ou aux) auteur(s). Vous respecterez ainsi non seulement le code de la propriété intellectuelle (loi n° 57-298 du 11 mars 1957) mais également le travail de documentation et de rédaction effectué pour mettre au point chaque article.

Vous pouvez contacter la rédaction en écrivant à