1 juillet 2011

Approchez m’sieu dames c’est l’jour du bric à blog

Posté par Paul dans la catégorie : Bric à blog .

C’est même le jour d’après, mais si je publie à trop grande fréquence d’une part ça me fatigue, d’autre part vous vous plaignez d’avoir trop à lire. Dont acte, le bric à blog tombe en fin de mois, quand il est bouclé. Celui-ci est sans doute moins « politique » et un peu moins « sérieux » que d’habitude. La tradition veut qu’en été on joue relâche, mais il ne faut pas exagérer car, pendant que vous bronzez pénards, les sinistres d’en haut continuent à œuvrer pour saboter votre futur.

La dernière chronique était une balade dans le monde des arbres. Il me paraît donc logique d’enchainer en vous parlant de séquoïas. Ces arbres géants ont la cote dans le blog : en l’espace de six mois, au moins trois chroniques leur ont été plus ou moins consacrées, si l’on considère que parler de l’écologiste John Muir est une façon détournée de s’intéresser à eux. Au cours de mes recherches, j’ai découvert un site qui leur est entièrement dédié, avec, pour les amateurs de statistiques et de records, un tableau présentant les plus grands arbres du monde. Le site s’intitule « séquoias » et la page avec une présentation des plus grands arbres du monde est à cette adresse. Pour les paresseux du clic, une information essentielle : l’arbre le plus haut du monde mesure 115,55 m, se nomme « Hyperion » et se trouve dans le Redwood National Park, en Californie, aux USA. Il s’agit d’un Sequoïa sempervirens. Ce mastodonte est talonné de près par un Douglas, étatsunien également, mais qui pousse dans l’Orégon. Pour connaître la suite, une seule solution, visiter le site indiqué. Pour rester dans le domaine des arbres, je vous invite également à aller faire un tour sur le « petit frère » de Krapo arboricole (la référence incontournable sur les arbres vénérables – voir liens permanents) : « Histoire d’arbres » est un blog sympa bourré de références en tous genres ; l’auteur du blog publie peu mais ses chroniques sont plaisantes. J’ai découvert, grâce à un billet du mois d’avril, la magnifique glycine d’Arcs-sur-Argens. Certes ce n’est pas un séquoïa géant, mais je n’imaginais pas qu’une glycine puisse avoir un tronc aussi impressionnant !

Fukushima c’est pas fini ! Loin de là ! Mais la page nucléaire commence à se tourner dans un certain nombre de pays… Seul un petit village de crétins de Gaulois, dont les choix technologiques sont guidés par des technocrates directement issus de l’école Maginot, persiste et signe, dans l’enthousiasme des politicards et l’indifférence des foules. On peut écouter Anne Rivasi sur Altermonde pour avoir quelques nouvelles intéressantes sur la situation au Japon, puis aller faire un tour sur le site « global chance », et se plonger dans la lecture d’un dossier passionnant : « Nucléaire, le déclin de l’empire français« . Tout n’est pas rose au pays de l’atomatouva en fleurs et des bisounours à costumes de martiens. Exit cette chère Anne Lauvergeon qui quitte Areva ; je n’ai pas d’inquiétude pour son avenir professionnel. Le changement de l’une des têtes de l’hydre ne suffira probablement pas à lui redonner de la vigueur pour affronter la dure réalité des lendemains irradiés qui déchantent. Le dossier établi par Global Chance est très étoffé et développe des arguments solides pour une sortie rapide du nucléaire et ce de partout dans le monde. « Présentés par les autorités françaises comme la conséquence très spécifique d’un événement très exceptionnel et tout à fait improbable en France, les accidents gravissimes en cours à Fukushima résultent d’une succession de dysfonctionnements qui peut tout aussi bien se produire sans le moindre tremblement de terre… […] On a le sentiment inquiétant qu’en France aujourd’hui, il n’y a plus de pilote dans l’avion de la sûreté. Une ASN, indépendante peut être, mais qui n’a pas l’air de s’inquiéter le moins du monde de défauts génériques dont elle annonce elle-même qu’ils pourraient conduire à des catastrophes, un gouvernement aveuglé par son ambition industrielle, qui préfère fermer les yeux et s’abriter derrière l’Autorité de sûreté pour ne prendre aucune décision de précaution qui pourrait nuire à l’industrie qu’il soutient. Et à part quelques exceptions, silence presque total des élus du peuple qui devraient se préoccuper de la sécurité des citoyens. »

Je ne veux pas perturber plus le début de votre sieste estivale, alors je vous propose quelques liens pour vous détendre un peu. En attendant que les Verts aient fini par se mettre d’accord sur leur candidat fétiche aux prochaines élections, rien n’empêche de rire un peu de l’écologie que l’on nous colle à toutes les sauces. Histoire de ramener les faits à de justes proportions, lisez donc l’article sur « l’écoflagellation » publiée sur « les eaux glacées du calcul égoïste« . J’ai trouvé ce texte très rafraichissant en pleine période de culpabilisation collective… Quand je pense que j’ai osé mettre le feu à des branchages dans mon jardin alors que j’aurais pu en faire du BRF… J’en frémis encore d’inquiétude. Heureusement que le Ministère de l’écologie n’a pas encore installé des caméras de vidéo surveillance derrière chez moi !
Histoire de rire un peu des ministres et de leurs comparses médiatiques, la chronique de François Morel sur Luc Ferry, que l’on peut écouter à cette adresse, m’a bien fait rigoler. Elle pourrait être transposée à pratiquement n’importe lequel des bonnets d’âne qui nous gavent de leurs discours sentencieux gonflés à l’hélium. Bon c’est vrai que ça date d’il y a un mois, mais, comme vous l’avez sûrement oubliée, vous pouvez, sans risque, vous faire un petit plaisir à bon compte.
On peut continuer dans la rigolade avec ce petit film présentant le travail d’une compagnie de théâtre, en pleine rue. Ça s’intitule « les banquiers craquent » et ça vaut la peine d’être visionné d’un bout à l’autre. Merci à Utoplib de nous fournir, de temps à autre, de tels petits bijoux. Il paraît que rire prolonge la durée de l’existence, alors n’hésitons pas !

Une première sur le bric à blog, avec un lien « sportif »… Enfin, sportif d’un genre assez particulier ! Sur le blog « Alambik » on s’inquiète des pratiques de plus en plus délirantes en matière de compétitions sportives. Tout est prétexte à concours, championnats et course au podium. A quand la traversée de l’Atlantique dans une baignoire avec la bonde ouverte ? Dernière idée idiote dans le domaine : « l’ultra trail » du Mont Blanc. Tournant en ridicule cette sorte de compétition, les auteurs dénoncent ses aspects nocifs autant pour l’individu que pour l’environnement et proposent d’organiser l’ultra-sieste (lien pour lire la charte de cette épreuve surhumaine) ! J’ai lu le détail des modalités de cet acte extrémiste et cela me convient parfaitement. Mon prochain acte de protestation sociale sera une « ultra-sieste » vigoureuse. Je ne pense pas avoir besoin de dopage, quoique… mon voisin trouve que je suis un hyperactif incontrôlable. Alors je n’en sais rien. Au pire, la prise de sang détectera quelques traces d’alcool dans le sang ! Pardonnez lui Seigneur, ce n’était pas du vin de messe et c’était pour la bonne cause !
Cette semaine j’ai aussi découvert un documentaire sur ARTE qui m’a – un tout petit peu – réconcilié avec le football. Il s’agit d’un reportage sur les équipes de foot féminines dans la Cordillère des Andes. C’est la première fois que je reste assis plus d’une demi-heure devant un écran à regarder des gens taper dans un ballon. Mais il faut dire qu’il s’agit là de femmes quéchuas, en costume traditionnel, qui s’en donnent à cœur joie et profitent avec ardeur de ce bref moment de détente que leur apporte l’entrainement au foot sous le regard mi-admiratif, mi-amusé de leurs maris sagement assis dans l’herbe au bord du terrain. Des rencontres amicales avec les femmes d’autres villages ; des terrains changeant de dimension, de revêtement et de tracé, suivant la richesse du lieu ; des matches accompagnés par l’orchestre du coin… Un vrai moment de bonheur dans un contexte social particulièrement dur. Jouer au foot à Churubumba à 3850 m d’altitude ce n’est pas de la tarte ! L’émission est visible gratuitement quelques jours sur Arte+7, à cette adresse. Je ne sais pas si elle sera rediffusée. Il y a des chances qu’elle passe en VOD, mais elle sera alors payante…

Voilà, c’est fini pour ce mois-ci. Cette chronique a une particularité, mais je ne dis rien pour l’instant. J’en parlerai dans la prochaine ! Bonne lecture en attendant…

6 Comments so far...

Phiphi Says:

2 juillet 2011 at 20:04.

Le documentaire sur les footbaleuses Andines sera certainement rediffusé, vu que c’est déjà une rediffusion 😉

la Mère Castor Says:

3 juillet 2011 at 17:36.

C’est bien tout ça, j’ai du retard dans la lecture, et ici, c’est de la lecture au long cours, (pourquoi ce long est-il cours (t) ? allez comprendre) aïe ! Je vais tâcher de remédier. Et merci de nommer le Krapo arboricole, un très beau et très sage blog.

Grhum Says:

6 juillet 2011 at 23:45.

Vu le doc sur les footbaleuses des Andes. Super !
Par curiosité, je suis allé consulté le lien sur l’ultra trail du Mont blanc et ce que j’y ai lu m’a mis dans une colère noire.
Que l’organisateur (sponsor) organise cette course dans un but mercantile, c’est fort possible mais le mépris haineux ouvertement affiché à l’encontre des coureurs est particulièrement choquant.
Je ne développerai pas plus car il est tard, mais je dois dire que cet article me reste en travers de la gorge.

Paul Says:

7 juillet 2011 at 08:55.

@ Grhum – La virulence de ton message concernant l’ultra-trail du Mont Blanc et le mépris que tu y trouves exprimé à l’égard des coureurs m’a poussé à retourner sur Alambik et à lire l’ensemble des textes concernant le sujet pour y trouver ce qui avait provoqué ton ire. Avant d’écrire le bric à blog je m’étais limité à l’article sur l’ultra-sieste et à son manifeste, ainsi que « l’ultra trail expliqué aux ultra nuls ». J’ai donc lu en plus les trois autres articles intitulés « l’ultra trail du mont blanc on arrête tout ». Je pense que tu as réagi en tant que coureur, participant à des compétitions, et que moi j’ai réagi en tant que spectateur – involontaire et non concerné – de ce genre de compétition. Je trouve effectivement le ton virulent et agressif mais je ne trouve pas les critiques formulées injustifiées.
Je pense que l’on peut tout à fait avoir une approche sportive de la montagne, mais que le fait de vouloir transformer tout et n’importe quoi en compétition n’est pas une bonne chose. Je me rappelle d’un exemple qui m’avait frappé. Nous faisions une balade à pied familiale, dans le Bugey, en empruntant des chemins enneigés. Soudainement, nous avons vu débouler un groupe de trois coureurs en raquettes qui nous ont pratiquement marché sur les pieds et n’ont aucunement répondu à nos salutations, filant droit vers le sommet, sans un regard ni pour la nature ni pour ses autres « usagers » (le regard tendu vers la ligne bleue d’une hypothétique médaille ? Ça nous ne l’avons appris qu’un peu plus tard). Lorsque nous avons vu débouler d’autres groupes de coureurs en raquettes, nous avons compris que nous étions sur la trajectoire d’une course. Ce qui nous a frappé c’est qu’il a fallu attendre que le gros du peloton soit passé pour que ces éminents sportifs commencent à devenir souriants et polis, et ce n’est qu’après une cinquantaine de passage que nous avons appris que nous étions sur l’un des chemins empruntés par les coureurs du championnat de France de raquettes (finale, demi-finale ???). En tout cas, les derniers étaient agréables et on a brièvement sympathisés.
Que l’on ne me parle pas de coureurs – à partir d’un certain niveau – qui sont là pour admirer la nature et patati et patata. La seule chose qui importe à ce stade c’est gagner et tout est bon pour ça. Ces gens là ne diront jamais rien si les organisateurs utilisent des bulldozers pour élargir la piste sur laquelle ils passent…
Je ne vise pas particulièrement les coureurs ; ma hargne est encore plus grande à l’égard de ceux qui pratiquent des sports mécaniques. Certains conducteurs de quad et autres motos sportives seraient sans doute « indignés » s’ils savaient de quels noms d’oiseaux je les traite lorsqu’ils viennent saboter le plaisir que nous avons à vivre dans un lieu calme. Je crois que le problème ce n’est ni le sport, ni la passion pour une activité quelconque, le problème c’est la compétition à partir du moment où elle devient une fin en soi. D’autant que le corps humain ayant des limites difficiles à dépasser, il y a un stade où ce ne sont plus que les produits chimiques injectés ou le suréquipement qui font la différence. Je dirais par ailleurs que les idées de compétitions « intelligentes » ayant pratiquement été toutes utilisées, pour assouvir les besoins des participants et les pulsions malsaines des spectateurs on en vient à imaginer des trucs complètement idiots, histoire de faire toujours plus et toujours mieux qu’avant.
A part ça, le gars ou la fille à pied qui passent en courant devant la maison parce qu’ils aiment courir me sont toujours aussi sympathiques ; le promeneur à pied isolé qui consulte régulièrement son podomètre pour savoir s’il a bien fait les 17 kilomètres qu’il s’était fixé me fait toujours autant marrer ; le troupeau de skieurs de piste qui exige la construction à la dynamite et au bulldozer de passages toujours plus praticables ou plus excitants dans les stations me met toujours en colère !
Ciel ce n’est plus une réponse à un commentaire, c’est bientôt une chronique à part entière !

Grhum Says:

10 juillet 2011 at 19:42.

Ce qui m’a mis hors de moi c’est l’amalgame qui est fait. Les propos que j’ai lu m’ont choqué :
« Il doit être vrai que les coureurs ont à ce moment là une vision idyllique de la montagne. Tout bien réfléchi, les coureurs sont sans conteste dopés et accros à la course qui leur procure l’endorphine dont ils ont besoin. Des vrais drogués en fait. N’est-ce pas d’ailleurs le but inconscient et inavoué que de se shooter à l’endorphine produite par ses propres mécanismes physiologiques dans la plus totale légalité, pour affranchir son corps et ses actions de la raison et du bon sens et ainsi se déconnecter du réel. Allez messieurs les coureurs, signez la charte éthique de l’ultra-trail, votre dopage et votre inconscience ne s’en porteront que mieux. »

Les coureurs de Trail sont dans l’immense majorité respectueux de la nature, et participent à ces courses pour le plaisir de courir en nature, et font attention à ne rien dégrader et ne laisser aucun déchet de leur passage. Toutes les personnes que je connais qui ont participé à ce type de course ont cet esprit. Après on peut effectivement discuter des limites de certaines courses qui paraissent excessives en terme de difficulté. En tout cas ce n’est pas l’appât du gain qui sert de moteur de motivation, les primes sont d’un montant ridicule et de toute façon la plupart des participants savent bien qu’ils n’ont aucune chance de terminer en tête de classement.
Et pour la partie dopage à la sérotonine, il n’est curieusement pas fait allusion aux randonneurs dont l’activité produit le même effet…
Sinon je partage ton avis sur les sports néfastes qui dégradent l’environnement (moto cross, quad, ski de piste pour les infrastructures des remontes-pentes,…)

Paul Says:

11 juillet 2011 at 08:12.

@ Grhum – Tu n’as pas tort effectivement ; cette partie-là du texte n’est pas très adroite. Je pense que l’auteur s’est laissé emporter par une vision un peu trop « tour de France » des événements ! En tout cas ton commentaire permettra à ceux qui consultent le lien que j’ai indiqué d’avoir une vision plus critique que celle que j’ai eue. Je persiste quand même à trouver l’ensemble intéressant et je ne suis pas persuadé que l’organisation d’événements sportifs de grande ampleur en montagne n’ait pas des conséquences pour l’environnement.
N’ayant pas la mémoire des chiffres je n’en donnerai pas, mais il a fallu organiser récemment une expédition de « nettoyage » environnemental dans l’Himalaya compte-tenu des « souvenirs » multiples que les sportifs de haut-niveau laissaient dans leur sillage. La quantité d’ordures collectées se chiffre en centaines de kilos, voire tonne.
Je reconnais par contre que tous les sportifs ne se comportent pas sur ce modèle-là et que beaucoup font des efforts. Je n’en reste pas moins méfiant car c’est l’argument employé par certains chasseurs pour défendre leur activité…

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