26 juin 2012

Ne me tweete pas… ne me tweete pas !

Posté par Paul dans la catégorie : au jour le jour... .

 Touit touit ! V’là que la bagnole du feuillard charbinois roule encore trop lentement ; tout ça pour permettre au conducteur de montrer l’arc-en-ciel en formation à sa passagère admirative ! Mais ce n’est pas d’un éloge de la lenteur qu’il est question aujourd’hui.

Touit touit ! Même pas de petit « f » facebouquien, ou de petit « tweet » à la fin des chroniques… Une chance de perdue de figurer sur un quelconque « mur » virtuel où l’on punaise les photos de ses idoles de l’été… Deux chances de perdues d’être consulté sur l’écran d’un Ipad ou d’un Androïd pendant la pause pipi indispensable parce qu’on a trop bu de thé glacé. Trois chances de perdues de ne pas figurer au sommet de la pyramide des blogs financiers les plus lus de l’été…

Ma perchè ? Perchè ? Perchè le « feuillard charbinois », à la pointe du progrès depuis 1966, date à laquelle il a acheté sa première machine à écrire, réhaussé à la première place en 1983, date à laquelle il a acheté son premier Apple II, eh bien le « Feuillard charbinois » est sans doute en train de virer « has been ». Le pire c’est qu’il est conscient del problemo. Vous excuserez les mélanges linguistiques, mais je suis rebelle à une anglicisation exclusive du français. J’aurais bien employé iceberg pour mêler un peu de viking, mais je n’ai pas encore eu l’occasion dans cette chronique ; quand on pense que les indiens micmac avaient emprunté des mots aux pêcheurs basques

J’avoue humblement ne pas figurer dans les répertoires « facebook », « tweeter » et autres temples de socialisation virtuelle. Je n’éprouve pas encore le besoin de publier chaque jour ma photo, que j’escalade la face Nord du Cervin (j’ai toujours aimé la fiction) ou que je mette la dernière main à une quiche maison (restons plausible). Je suis conscient du fait que mes millions d’ami(e)s virtuel(le)s sont sans doute très déçus de ne pas avoir eu un souvenir de moi lorsque je buvais une bière place de la mairie à St Ranplanplan des Corbières, ou lorsque j’observais un merlinot apostolique à la jumelle dans le marais poitevin… Vous m’excuserez, mais avec le blog, je fais déjà un gros effort de sociabilisation. Il ne faut pas m’en demander trop !

 Certes, si j’avais une page sur MySpace, vous pourriez découvrir la date de mon prochain concert… Pour l’instant, il n’est pas vraiment programmé. Mon groupe musical, « les ronflonflons folkeux » n’existe que sur une partition. Il ne me manque plus qu’une bande de musiciens avinés pour réaliser mon projet. Quant à Linkedin, ma carrière professionnelle a été un fiasco quasi total. Je n’ai exercé, de façon sérieuse, qu’un seul métier, terriblement roboratif, et, faute de contact social suffisamment efficace, je n’ai eu ni les palmes académiques, ni le tuba, ni même la hors-classe. Pour cette dernière c’est dommage ; avec 50 euro de pension en plus tous les mois, j’aurais pu m’acheter quelques volumes supplémentaires de Kropotkine chez mon bouquiniste. Quant aux palmes, je m’en remets ; je n’aime guère l’eau lorsqu’elle n’atteint pas au moins 35°. Je suis un fervent adepte des sources chaudes, mais, à part le nucléaire, ma région n’est pas assez volcanique !

Comme tout bon pain fait dans une vieille marmite, avec un bon vieux levain, je suis sans doute encore capable de mûrir un peu. Avant de pouvoir festoyer gaiement avec tous mes amis virtuels dans un bistrot n’existant que dans un recoin de la toile magique, il faudrait, je pense, que je franchisse le cap du téléphone cellulaire, et que j’apprenne le langage SMS indispensable pour être compris des populations autochtones d’ailleurs. Le « portable », comme on dit chez les ploucs, ça fait déjà cinq ou six fois, en dix ans, que je regrette son absence dans ma besace. Peut être que le jour où j’aurais une sérieuse alerte médicale, je regretterai de ne pas pouvoir établir une liaison sans fil directe avec le conservatoire purgatoire. Ce n’est pas vraiment grave car je crois en la métempsychose. Je n’ai donc jamais de regrets. Quand je me réincarnerai, en bloc de granit, en feuille de platane ou en chamois, je veillerai alors à me munir d’un forfait en bonne et due forme auprès de mon fournisseur agréé. J’ai en effet la capacité remarquable de ne jamais faire deux fois la même erreur fatale. Il se peut aussi, que « marketting » aidant, je succombe aux sirènes de la tentation et que je me procure un machin qui fait bzz bzz dans la poche, ainsi que le marabout flash du SMS. Quand je saurai écrire anticonstitutionnellement en trois lettres, je vous préviendrai.

D’ici là, je reste un peu « vieux jeu ». Je continue à écrire des chroniques que je ne peux ni tweeter, ni facebooker, et à organiser des concerts auxquels ne participent que les chauves souris et les blaireaux. Je continue à préférer ouvrir ma boite aux lettres cinquante fois par jour pour voir si vous m’avez envoyé un petit mot gentil, plutôt qu’à mesurer mon audience virtuelle au nombre de lecteurs/trices fidèles qui ont « aimé » mes âneries et qui les ont « vivement recommandées » à leurs ami(e)s du monde entier. Mon seul regret c’est que le facteur, le vrai (en plus c’est une factrice très sympa), ne passe qu’une fois dans la journée, et que, parfois, il n’y ait pas la moindre petite enveloppe pour moi. En tout cas, quand je trouve un petit mot de remerciement d’une personne qui est passée à la maison et qui a apprécié le verre de vin ou le café, quand je reçois un superbe bouquin généreusement offert par des amis, ça me fait sacrément plus plaisir que d’apprendre que ma dernière chronique a été « tweetée » cinquante fois…

Eh puis, il reste un truc tout simple : c’est assez sympa de se rencontrer pour de vrai. Le soleil semble décidé à s’installer pour de bon. Il y a une table et des chaises sous le platane et l’ombre est agréable pour déguster une bière… Merci de ne pas « tweeter » cette dernière information… Elle est strictement confidentielle !

3 Comments so far...

Zoë Lucider Says:

26 juin 2012 at 22:48.

Cher Paul je vous sifflote une petit air complice. Pas de tweet, un compte FB ouvert par mon fiston où je ne poste quasiment rien et une nette préférence pour les rencontres réelles bien que pratiquant skype pour éviter les réunions bouffeuses de déplacement avec empreinte carbone +++
Rien n’est simple

Fred Says:

27 juin 2012 at 13:15.

tu m’as bien fait rire avec cette chronique ô Grand Zihou !
Mais sache que tu n’es pas seul dans la secte de ceux qui ne possèdent pas de portable ! Nous serons préparés au lendemain de l’armageddon prévu par les mayas comme ça ! j’ai déjà en stock quelques vieux pots de yaourt et du fil de pêche au cas où ! Comme ça, je deviendrai peut être le nouvel SFR ou ORANGE post apocalyptique !

Paul Says:

27 juin 2012 at 21:19.

@ Fred et Zoë – Outre les multiples problèmes comportementaux que pose le téléphone portable, il y en a un, environnemental, en plus, c’est celui des antennes. J’essaie – autant que possible – d’être cohérent. Je ne voudrais pas habiter dans le rayon immédiat d’une antenne de téléphonie mobile, et je me vois mal utiliser les avantages d’un relai que je placerais chez les autres !
Pour l’instant je ne me fais pas trop d’inquiétude sur notre réseau social, virtuel ou pas, il se porte plutôt bien et le défilé d’amis et d’invités que nous avons eu pendant deux mois (et qui va continuer pendant l’été, je pense) suffit largement à me rassurer.

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